J’ai connu, le vitrier courbé en deux, son chevalet bardé de verres sur le dos, ça devait peser une tonne, et le rémouleur avec sa carriole et son aiguisoir à pédales.
Ils passaient dans ma rue deux à trois fois par an, en hurlant pour attirer les clients aux fenêtres. VITRIeeeer…….., REMOULeuuuur…. Parfois, on lançait une pièce à l’accordéoniste.
Chaque semaine l’hiver le charbonnier venait, monter des « boulets » en sacs de 50kgs sur son dos jusqu’au 5è étage où nous habitions, par un escalier étroit et noir, les verser dans une grande caisse en métal. On y puisait deux à trois fois par jour le charbon pour emplir la chaudière.
Dans ma rue, chaque matin vers 6h, une charrette à cheval, livrait des bidons de lait à la clinique d'à coté. Ca reveillait tout le monde.
C’était Paris, juste après la guerre, avant le retour du Général de Gaulle...
Souvent, il n’y avait dans les appartements, qu’un évier dans la cuisine . Les wc communs, au fond du couloir de la cage d’escalier. Les tuyaux d’évacuation étaient dehors dans les cours. Le fameux hiver 56 , il faisait -10° . Les tuyaux ont gelé. Ils ne fonctionnaient plus.
A l’école, on avait les doigts bleus, et pas seulement de l’encre des portes plumes.
La tuberculose faisait rage, la polyo aussi, des enfants décédaient de la rougeole. On travaillait 49h /semaine.. On mourrait avant 70ans.
Je ne laisserai pas dire que c’était mieux avant….
Arrêtez de pleurnicher…