Samedi 9 juillet. « Théatre de la Condition des soies » Entendez (ancienne fabrique de conditionnement de la soie, régie par le premier Mont-de-Piété est un lieu chargé d'histoire, et l'un des plus anciens théâtres du Festival d'Avignon)
Dans la journée, il faisait très chaud. Donc je vais au spectacle du soir, forcément.
L’an dernier j’avais vu Caroline Rochefort et Stéphane Duclot dans « Quand souffle le vent du nord » adaptation de Daniel Glattauer. Le fort accent méridional de Caroline m’avait bien branché, et ils ont fait un franc succès toute l’année à Paris, puis en tournée avec cette pièce sur la difficulté de la communication entre leurs deux personnages qui se rencontrent virtuellement, sur une erreur d’adresse mail. Je cherche où ils sont ; et voilà t-il pas que je les trouve au Théatre de « la Condition des soies ». … Et à coté; que vois-je ? ; sur le même thème à 20h40 « La touche * étoile » de Gilles Dyreck.
Il est bizarre ce théatre. Tu entres par une petite porte dérobée, on te fait circuler dans un dédale, on dirait la cave de chez moi, tu ressorts dans une petite ruelle, que même les rats veulent pas y rester; tu y fais 30m jusqu’à un escalier de chez West Side Story, et enfin t’es dans la salle. La salle carrée ; parce que il y a une salle ronde; je l’ai pas vue…. Mais là c’est nickel… Les sièges sont confortables et d‘un joli rouge, l’hôtesse de salle nous montre bien les 3 sorties de secours au cas où…Ca nous rassure, il y a une dame qui commençait à flipper. Et nous souhaite un bon vol….
Elle fait bien, parcequ’on est tous « Morts de rire. » La salle debout. On a failli foutre le feu. Une enfilade de sketchs satiriques à trois personnages sur les travers de la communication contemporaine. Les gens qui ne parlent que par sigle, ceux intoxiqués par leur portables, la réunionite, les stages de formation bidons etc.. On s’y reconnaît. UN BONHEUR.
Le spectacle, il a quinze ans, joué 1 000 fois,... Mais même pas une ride. C’est pas comme nous, à force de rire… On se demande parfois si Molière n’écrirait pas des trucs comme ça aujourd’hui plutôt que des pièces en 5 actes.
Dimanche 10 Juillet. Fête du livre à Sablet (au pied des Dentelles de Montmirail). Ca rigole pas… 50 stands dans le village. Quelle chaleur ! Quelques stars déchues de la tv. Des inconnus. J’ai pas eu le courage de regarder les livres. Mais on a bien bouffé chez les copains.
Lundi 11 juillet Jean Pierre Thibaudat, qui se définit comme : journaliste ( ex à Libération et rue 89), écrivain, conseiller artistique, fait paraître ce jour un billet intitulé « Avignon : survol et best of du Off » une sorte de concurrence. Il n’est resté que deux jours en Avignon: du 7 au 9, pour juger des 1 416 spectacles.. « Survol », c’est le moins qu’on puisse dire… » Best off » c’est son point de vue et c’est à voir ; mais on ne saura jamais, puisqu’on ne verra pas tout, lui non plus… . Son billet, même si la première partie est fondée : « Que de reprises, au lieu de créer… » donne un point de vue de la culture officielle, très élitiste, et faussé de la production théatrale. Il fait malaise, voir les commentaires… Créer avec l’argent du contribuable c’est facile. Faire vivre sa salle ou sa compagnie, c’est une autre paire de manches.
« La Manufacture » : Démons de Loraine de Sagazan Attention, spectateurs, vous êtes les invités chez ce jeune couple qui se déchire ; vous êtes aussi les témoins et les complices. On vous prend à partie, Vous devez témoigner. Un spectacle ambigu, surprenant parfois dérangeant où on hésite entre rire et souffrir. Mérite la visite, mais une dizaine de spectateurs n’a pas supporté et est partie au milieu de la représentation. Ca m'a parfois rappelé "Qui a peur de Virginia Woolf" . Une vraie interrogation. Ca vous rappelle quelque chose ?
La cour est très sympa, ombragée avec son petit bistrot. Pleine à craquer.