Quiconque a déjà acheté un souvenir de voyage dans une contrée lointaine pour sa grand mère, a pratiqué la négociation dite « du marchand de tapis » : Chacun prend une position extrême, et on se retrouve après palabre, plus ou moins à mi chemin, après avoir lâché un peu de ses espérances.
 C’est cette technique qu’on pratique chez nous en général, dans les négociations politiques et sociales, comme vient de le montrer une fois de plus, le débat sur la refonte du Code du Travail.
Une autre technique, plus participative, consiste à associer ses contradicteurs au débat, pour mettre au point le projet « sensible ». Elle est moins anxiogène, plus constructive. Elle évite les pertes d’énergie, l’agressivité, les malentendus, voire les violences... Mais elle un défaut. Elle suppose la confiance en l’autre, même sachant que les intérêts sont divergents. C’est la méthode scandinave et saxonne. Nous latins, on ne sait pas faire.
Pour arriver à ses fins,dans la négociation, il n’y a que deux méthodes :
- la force :
- si tu ne veux pas me donner tes puits de pétrole, je bombarde.
- si tu ne veux pas te ranger à mes croyances, je zigouille tout le monde chez toi.
- Si tu prétends faire passer ton projet de réforme : j’appelle à la grève, et je mets des centaines de milliers de personnes dans la rue
- Si tu veux du boulot, accepte d’être sous-payé, sinon je le file à quelqu’un d’autre
Souvent on évite les Si. Ca va plus vite: Je te bombarde d’abord, je zigouille tout le monde aux terrasses de café et sur les plages, je mets du monde dans la rue, et je délocalise. En fonction des dégâts, on parle après. En réalité le plus fort impose sa solution au plus faible.
Ca n’a de négociation que le nom…Le perdant ne fait que capituler.
- la ruse :
C’est la méthode dite du « joueur de poker » : Je bluffe ou pas; à toi de voir si tu le crois ou pas et de prendre tes risques. Ca passe ou ça casse. Je te raconte une belle histoire pour te faire croire que je vais faire ci. Et en réalité j'ai bien l'intention de te rouler dans la farine; C’est très oriental…. Mais ça se pratique aussi beaucoup chez nous. C’est le plus malin, (ou le mieux renseigné; y en a qui trichent) qui l’emporte. Souvent le renseignement gagnant est plus ou moins avouable. Pour ne pas dire très souvent inavouable.. (Voir Wikileaks)
On peut se demander s’il vaut mieux des morts (ou des chômeurs) médiatisés (par la force) ou clandestins (par la ruse). C’est un autre sujet…
J’ai de loin un faible pour la « méthode participative par la ruse ».
Mais les hommes et femmes politiques on tout fait depuis des années pour qu’on n’ait plus aucune confiance en eux. Les syndicats et groupes religieux ont tout fait depuis des années pour bloquer toute évolution de la société, en mettant du monde dans la rue ou en zigouillant tout le monde, chaque fois qu’on prétend remettre leurs croyances en cause.
Ma méthode préférée ne peut pas marcher. La méthode du marchand de tapis par la force l’emporte. Tout le monde en connaît les défauts. On les voit tous les jours...
Mais tant qu’on ne changera pas les prémisses, les conclusions ne changeront pas :
Il nous faut des femmes neuves et des hommes neufs. Refusons ceux qui depuis des années ont montré leurs turpitudes derrière leur prétendu sens du service public,et faisons place aux jeunes. On allègue leur inexpérience, mais ils ne feront pas pire. Le système bride leur ascension, et les anciens, plusieurs fois recyclés, font barrage naturellement. Mais on peut faire comprendre qu’on veut que ça change.
A voir les candidats aux primaires qui commencent à se dévoiler des deux bords, et même ceux qui se présentent sans vouloir en passer par là. On a un doute raisonnable sur le résultat.
Recyclerons nous une fois de plus les anciens modèles dépassés ?