Mais aussi, permettre aux gens, “non-victimes” de comprendre, comme moi. Comprendre l’histoire de vies, beaucoup trop de vies ! Et susciter l’indignation suffisante, pour que chacun, à notre échelle, nous nous battions, pour protéger les gens autour de nous au quotidien. Et sensibiliser nos enfants.
Je vous laisse lire :

Quelque temps après, je réalise à peine, juste petit à petit.
J’ai osé porter plainte grâce à une amie qui m’a aidé à franchir la porte de la gendarmerie.
Exactement… j’ai porté deux fois plainte. D’abord, pour des faits de viols incestueux, et ensuite pour un viol à mon adolescence.
Pratiquement 2 ans plus tard, après de nombreuses auditions, expertises psychologique, angoisses, explications, justifications, le verdict est tombé le 27 décembre dernier pour la première… Classement sans suite.
On m’a expliqué que l’on me croyait, mais qu’il n’y avait pas de preuves…
Alors j’ai passé la porte et je me suis persuadée de ce que je venais d’entendre : on me croit, la procureure me croit, mais veut m’éviter 4 jours d’assises car : “pas de preuves”.
Mais on me croyait !
Ça aurait dû être libérateur, je pense. Ça l’aurait dû, probablement. Et pourtant…
Après tout ce qu’ils ont fait, ils ont détruit mon corps.
Je suis handicapée. Mon corps ne réagit que par la douleur, par l’angoisse. Ils ont rendu mes nuits cauchemardesques.
Ils ont volé mon enfance, mon identité… Détruit cette éventualité, d’être un jour, un semblant de femme dans un corps mort, insensible, et douloureux.
J’ai ces crises de vertiges, pertes d’équilibre, les étouffements, strangulations, douleurs dans le bas ventre…
Je n’oublie rien !
Leur odeur.
Leurs mains.
Tout.
Mon corps revit ces choses à tel point que j’en tombe par terre à trembler de froid, j’ai l’impression de mourir car ils m’ont tuée.
Ils ont commis un crime.
Je suis morte.
Je ressens cette brique dans mon dos quand je suis couchée et qu’ils me violent, j’entends la gourmette de mon violeur tinter contre la portière, quand il m’impose…l’horreur.
Je vois ses yeux, pervers, je sens dans mon corps les déchirures, comme s’ils entaillent mon entrejambe, mes fesses, pendant que passe à la télé “Denver, le gentil dinosaure”.
J’essaye de vivre aujourd’hui, de survivre. D’être.....
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