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Billet de blog 5 janvier 2009

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Bye Bye 2008 ! L'année musicale de NoiseNews.net

La frivolité des fêtes ayant gagné Sylvain Bourmeau et Vincent Truffy, et NoiseNews.net voguant sur son rythme de croisière de 7 à 11 clics par jour (bigre), je me permets moi aussi de poster mon bilan musical de l'année 2008 ici.

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La frivolité des fêtes ayant gagné Sylvain Bourmeau et Vincent Truffy, et NoiseNews.net voguant sur son rythme de croisière de 7 à 11 clics par jour (bigre), je me permets moi aussi de poster mon bilan musical de l'année 2008 ici.

Il va sans dire que la choses est lisible en mise en page controllée sur NoiseNews.net, le site Musique, Actualité, BD, Joie et Liberté.

La Playlist


Découvrez The Clash!

Le Top 5

5 - Underground Railroad - Sticks & Stones
Parisiens établis à Londres et signés sur One Little Indian, un label anglais qui compte dans le petit monde du Rock indépendant, Underground Railroad s’offre avec Sticks and Stones un album américain. Mais pourquoi la presse rock française continue t’elle d’ignorer ce groupe ? (Lire la suite de la chronique)

4 - Dirtbombs - We Have You Surrounded
Mick Collins, parrain de la nouvelle scène rock de Detroit ( White Stripes, Raconteurs, Von Bondies... excusez du peu ) sort un quatrième LP avec son gang. Les Dirtbombs nous assènent à nouveau une leçon bruyante de bonne conduite. (Lire la suite de la chronique)

3 - dEUS - Vantage Point
Dire qu’on craignait le pire au sujet du nouvel album des belges de dEUS relève d’un doux euphémisme. Nous voilà rassurés. Vantage Point, sorti le 21 avril marque un nouveau départ pour le groupe. Nouveau ? Pas si sûr... (Lire la suite de la chronique)

2 - The Clash - Live at the Shea Stadium
Une fois n’est pas coutume, le grand capital répare cette rentrée une injustice. The Clash, le plus grand groupe de tous les temps dispose enfin d’un live à la hauteur (et d’un DVD de plus, parce qu’il faut bien faire du fric quand même…). Alors que la presse musicale tombe pour la quinzième année consécutive dans le panneau Oasis, le véritable rock’n’roll est dans les bacs depuis le 6 octobre. (Lire la suite de la chronique)

1 - Juno - OST
Je n’ai pas chroniqué Juno au moment où je l’ai découvert. Ce site n’existait pas, j’écrivais alors sur Haut Courant, un site collectif, et plus visible. Pour être franc, je n’avais pas envie de partager ce film, et encore moi ce disque. Je vais en écrire ici quelques mots, parce qu’ici, c’est chez moi.

Une bande originale réussie doit tout à la fois raconter une histoire (si possible une pas trop éloignée de celle du film), créer une ambiance, respecter une certaine cohérence sonore, et dans le meilleur des cas, présenter quelques pièces musicales superbes. C’est le cas ici. En tout point.

Le pari n’était pourtant pas gagné d’avance : convoquer en trois quart d’heure 50 ans de songwriting sensible et dépouillé des deux coté de l’atlantique. De Buddy Holly et son Dearest au Vampire des savoyard Antsy Pants (aujourd’hui plus connu sous le nom de Coming Soon), 50 ans de recherche de la mélodie qui tord la trippe et laisse rêveur, 50 ans de poésie du quotidien. Pour fil rouge, l’antifolk domestique des Moldy Peaches (et notamment de Kimya Dawson) et la pop viscérale de Belle and Sebastian se répondant de façon évidente. Beau et tordu, complexe et sincère. Même le très étrange Superstar de Sonic Youth [1] se faufile discrètement pour trouver tout naturellement sa place, a coté du Well Respected Man des Kinks, d’All The Young Dudes de Mott The Hoople [2], et du I’m stickinn’ with you du Velvet Underground.

Au final le plus beau disque de l’année. Tout s’y écoule dans la plus grande clarté, toutes ces pièces réunies découvrent leur sens, comme une famille qui se retrouve autour d’un festin suite à une longue séparation. Tout est simple. Tout est beau. Tout est dit.

Espoirs 2008

Dés Janvier, c’est Vampire Weekend. Je les découvre quand le site du Village Voice en poste 2 ou 3 extraits sur le jukebox. Personne n’en a encore parlé, mais il me parait évident que ce truc sera la bande originale officielle du printemps. Si j’avais eu ce site, j’aurais écris un petit quelque chose pour présenter cette découverte, mais c’était moins facile à l’époque. j’attends donc qu’Amazon daigne me faire parvenir la galette, ce qui pris à peu prés un mois. Entre temps, les Inrocks, Telerama, Libé… tous les canards français s’en sont entiché, et n’hésite pas à les comparer à Talking Heads et/ou Paul Simon.

Quand l’album arrive, je suis un peu froissé de ne point être le découvreur français de Vampire Weekend. De plus, le disque est finalement assez décevant. La world-pop sautillante des gentils New-yorkais tourne un peu à la formule sur la durée de l’album. On décroche assez vite. Cependant, le potentiel est réel, les mélodies sont belles, les compos bien foutues. Alors, oui, espoir, incontestablement. On attend juste que les garçons se décident à épicer un peu plus la sauce.

Et puis le printemps n’arrive pas, mais en février, c’est Juno. Et sur cette B.O. où se croisent monstres sacrés, gloires undergrounds et jeunes talents, se trouvent une bande de gamins. Ils s’appellent Antsy Pants sur le disque, et s’occupent principalement d’accompagner Kimya Dawson. Antsy pour Annecy. Putain, le choc, ces gamins sont des français. Des copains et des frères, entre 15 et quelque chose comme 22 ans pour les extrêmes, élevés à l’antifolk ricain par le bon gout d’un programmateur de salles fan de Jeffrey Lewis et des Moldy Peaches.

Alors entre temps, il se rebaptisent Coming Soon et sortent en début d’année New Grids. Un disque frais, qui souffrent d’attendrissante maladresse, mais s’avère être un objet tout à fait cohérent, et sympa comme tout à écouter. Du talent, il y en a, la maitrise viendra. On attends le premier album solo d’Howard Hugues, un de ses membres, à sortir au premier semestre sur leur label Kitchen.

Peu de nouveauté au printemps, plutôt pas mal de mauvaises surprises. Idem en été. Mais à l’automne, une lumière. Quoi que ce soit un nouveau groupe, il est difficile de qualifier The Jim Jones Revue d’espoir 2008. Comme je l’ai déjà écris, le bonhomme traine sa voix éraillée et sa six-cordes dans le rock’n’roll depuis 20 ans. Pourtant, la Revue est incontestablement une bonne surprise, et malgré tout une nouveauté de 2008. Dont on attends la venue en France et la suite des aventures avec impatience.

Désespoirs 2008

Le champion du désespoir 2008 est, pour la deuxième année consécutive Billy Corgan. En 2007, il a osé reprendre l’appellation Smashing Pumpkins pour sortir un album de metal rance, Zeitgeist, et faire une poignée de date, dont la miteuse de la route du rock. Le disque n’a pas marché, le public l’a lâché, mais le gars s’acharne. Il a voulu fêter cette année les 20 ans du groupe, et s’est retrouvé à insulter un fan sur scène.

Ironie du sort, 2008 était aussi l’année des 15 ans de Siamese Dream, que Corgan a essayé de célébrer avec quelques vidéos inédites de l’enregistrement. Tout en déclarant ailleurs qu’il en avait plein le cul qu’on lui réclame Today ou Disarm en concert. Et tout ça alors que les protagonistes d’alors se déchirent pour des royalties de l’age d’or (propre et figuré) du groupe. Désespérant…

Pour le reste, il s’agit plus de plus ou moins grosses déceptions que de désespérance. Le retour des Breeders s’est avéré un flop. Gargarisée comme son meilleur ennemi Black Francis par l’accueil reçu par les Pixies réunis en 2005, Kim Deal a elle aussi tenté de transformé l’essai. En vain, Mountain Battle est un album qui ne décolle jamais. Sans intérêts.

Et en France, Rockin’ Squat nous aura fait patienter 100 ans pour accoucher d’une banane, Confession d’un enfant du siècle ne mérite pas plus d’une écoute, Teusqua ne sait plus ni écrire, ni rapper, un opus sans finesse ou même l’engagement semble désuet. Dommage. EXPerience se perd dans des constructions de chansons incompréhensibles et dans une écriture ballourde, malgré le bon disque de reprises sorti en 2005. Psykick Lyrikah s’égare dans un No Man’s Land entre abstract Hip-hop et rock français (rien que le mot fait peur…) dans Vu d’Ici. Toute l’originalité et la poésie noire du premier album et des productions parallèles s’est évaporée. Reste le coté gnan-gnan et pleurnichard de Acte.

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