Barack Obama pourrait-il choisir ce républicain comme vice-président ?
Barack Obama va-t-il faire l'histoire une deuxième fois durant cette élection présidentielle américaine ? Après être devenu le premier africain-américain en position d'être élu à la tête des Etats-Unis, il pourrait se faire remarquer en étant le premier démocrate à choisir un républicain comme vice-président. Cela confirmerait sa volonté de changer la façon de faire la politique à Washington. Et pour de nombreux électeurs indépendants, ce ticket serait le "dream ticket".
L'un des noms les plus importants parmi la liste des potentiels vice-présidents est celui de Chuck Hagel, héros du Vietnam comme John McCain, mais qui a des oppositions contraires à ce dernier et George W. Bush. Parmi les plus critiques de la politique étrangère de l'actuel président, il avait un temps envisagé de participer à un ticket avec Michael Bloomberg, maire de New York, inscrit comme indépendant, avant qu'il ne décide de ne pas se présenter. Parallèlement, il s'est dit ouvert à participer à un ticket démocrate.
S'il y a un "maverick" dans cette campagne, ce ne serait donc pas John McCain, qui malgré ses prises de distance avec l'actuel président dans le passé et maintenant, s'est considérablement rapproché du parti et de son orthodoxie. Chuck Hagel est en quelque sorte dans la peau du John McCain de 2000 et 2004, lorsqu'il avait envisagé un ticket avec John Kerry. Il a participé en janvier dernier à une réunion où étaient présent le maire de New York, Arnold Schwarzeneger et d'autres personnalités que l'on peut qualifier d'indépendantes. Jim Webb, lui démocrate, fait aussi partie de ce cercle au sein duquel on retrouve d'anciens vétérans du Vietnam désormais sénateurs. Une enquête du New York Times avait présenté les divergences existant d'un côté entre John McCain, et de l'autre tous les autres sénateurs anciens du Vietnam qui ont des idées différentes concernant la guerre du Vietnam, et celle en Irak. L'article souligne que ces divergences peuvent être expliquées par le fait que McCain a passé cinq ans dans les geôles, et non comme soldat sur le front, au milieu des combats, comme les autres. Curieusement, il a pendant très longtemps défendu l'idée que la guerre du Vietnam aurait pu être gagnée.
Sénateur du Nébraska, Chuck Hagel a annoncé ces derniers mois qu'il ne se représentera pas pour son poste de sénateur et estl'un des plus farouches opposants à George W. Bush et Dick Cheney au sein du parti. Il est célèbre pour avoir prononcé en 2005 cette phrase : "Ce n'est pas interroger notre gouvernement qui est anti-patriotique, c'est ne pas l'interroger qui est anti-patriotique". "J'ai juré fidélité à mon entrée en fonction à la Constitution. Je n'ai pas juré fidélité à mon Parti ou à mon Président." a-t-il aussi dit. Un esprit libre, un "maverick" comme celui-ci ne pourra que plaire à l'électorat centriste. Chuck Hagel est considéré d'ailleurs, au sein du parti, comme un libertarien déguisé bien plus que comme un vrai conservateur, qui a critiqué l'arrogance et l'incompétence de George W. Bush et de son administration. Il est en position, s'il n'est pas vice-président, d'obtenir le Secrétariat d'Etat (Ministère des Affaires Etrangères). Il est très populaire dans l'électorat centriste et démocrate, qui pourrait jouer cette année le rôle-clef joué par les évangélistes il y a 4 ans.
Les divisions du Great Old Party, entre Bob Barr le libertarien qui se sert de la plate-forme puissante de Ron Paul, et un républicain dans le ticket démocrate, auront-elles raison de la candidature de John McCain ?