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Billet de blog 28 décembre 2011

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la force citoyenne 79 ne va pas au cirque

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En cette après midi , de cette fin décembre 2011 , à quelques poussières de 2012 et à quelques mois des présidentielles , il fait frais et brumeux, je regarde a travers ma fenêtre sur la place du village le petit cirque ambulant dont la dernière représentation va avoir lieu , j'entends de la musique , alors j'ouvre la fenêtre et je vois au loin devant l'entrée du cirque le monsieur loyal qui s'époumone afin de racoler les maigres spectateurs susceptibles de venir voir le vieux lama plein de rhumatismes qui mâchouille difficilement avec ses dents usées la paille , elle aussi usée et fermentée par les transports de ville en ville.

C'est vrai qu'au fin fond de nos campagnes deux sévriennes voir un singe, ou autre animal exotique nous change du chien et des poules.

Vous connaissez la musique du cirque comme celle de la piste aux étoiles, alors la musique est lancée, les notes sortent de ces vieux hauts parleurs dont la tonalité est saturée et le spectacle va bientôt commencer attention mesdames et monsieur...Mais pas grand monde sous le chapiteau.

Mais cette après midi je n'ai pas envie d'aller au spectacle de ce cirque même s'il fallait l'encourager par ma présence au titre ne serait ce que de la compassion. De toutes les manières le voisin va tout me raconter car il y va avec sa femme qui pour une fois s'est maquillée et qui n'a pas hésité à gommer les imperfections de ses lèvres dues aux gerçures avec un rouge à lèvres épais, très épais et d'un rouge éclatant.

Ce cirque me fait penser à la France, ce monsieur loyal me fait penser à Sarkozy , ce monsieur loyal fait tout dans le petit cirque , il est aussi le jongleur qui de temps en temps laisse tomber une balle , il est de temps en temps le dresseur ou le redresseur ,il dresse des petits chiens qui quémandent leur bout de sucre après avoir sauté à saute mouton les uns après les autres , il est a la caisse aussi , il vend les billets qui malheureusement restent au fond du tiroir car peu de spectateurs . Ces spectateurs ressemblent aux français, « y en n'a pas beaucoup» mais en réalité il n'y en a plus. Il est aussi le chauffeur du gros camion qui transporte ce cirque.

Sa femme c'est la danseuse, elle parle avec l'accent du sud, mais je dirai elle chuchote, elle est encore bien sa femme, elle parait jeune, il compte sur son charme pour le spectacle. Elle danse, elle danse. Ah j'oubliais aussi le monteur-mécano-colleur d'affiche-soigneur-réparateur-nettoyeur- le polyvalent zélé qui me fait penser à quelqu'un que l'on peut deviner.

Mais cette comparaison ne s'arrête pas là, car le public n'est pas venu à la représentation et il y a une raison soit le public est fatigué de voir le même spectacle ou bien il est souffrant : les deux mon capitaine, les deux, ces spectateurs fatigués usés, ce sont les français et c'est dans cette logique comparative que doit s'installer la critique et la mise au point.

Certes les déconvenues de ce monsieur loyal sont pourtant à la fois nerveuses et résignées, cette comparaison certes audacieuse est le meilleur reflet de la vacuité d'un homme-providence enfin démasqué, et d'une fonction présidentielle bradée à bon compte. La vacuité de cette imposture affleure désormais notre quotidien sans sembler en affecter la torpeur ambiante. Il serait faux de penser, que cette engourdissement, soit une non-réaction à la bankstérisation de la société - il serait plus judicieux de supposer que ces coups-tordus sont refoulés dans notre inconscient sous l'injonction punitive d'une caste infligeant sans cesse une tension (électrique) plus élevée aux extrémités sociales de ce corps malade de la consommation.

Bref on a plus envie d'aller au cirque on n'a envie de rien finalement ....

Pourquoi ?

Parce que sous la perruque des gouvernements Fillon (celui que je cataloguais de monteur-mécano-colleur d'affiche-soigneur-réparateur-nettoyeur- le polyvalent zélé) qui se succèdent en s'effilochant chaque fois davantage, se cache la rumeur d'un Président nouveau-né impuissant. Déjà habitués à subir la diatribe ambiante de ces métastases gouvernementales, c'est de ce palliatif à cette impuissance que notre culpabilité se nourrit aujourd'hui.

L'ambiance Circus est donc teintée d'un sentiment dépressif. Ce n'est qu'une illusion, que nous donne le monsieur loyal comme un effet secondaire du Prozac/poison social administré à quantité égale régulièrement. Tout comme nos commentateurs sportifs, surtout lorsque tout est perdu, nous souhaiterions encore croire qu'une victoire magnifique est possible jusqu'à la dernière seconde du match. En vain. Il s'agit là, encore une fois d'un placébo stimulant notre croyance en notre liberté inaliénable d'insérer un vote dans l'urne, celle-ci étant pourtant destinée à ne rien changer. En vain. Le refouloir (du) présent fonctionne à merveille et il semble que celui-ci soit un puits sans fins. C'est là-dessus qu'il compte en 2012 !

Ce gouvernement chimérique animé d'un objectif farfelu tient donc le cap fixé par le président, au sens du capitaine qui coule avec le navire. Cela ne nous dérangerait guère...si nous n'étions pas également embarqués dans ce navire.

Mais nous cultivons l'espoir certes feint mais peut être inconsciemment sincère en relation avec notre génétique de gauche car vis-à-vis du sourire Colgate à la bouche, nous feignons encore de croire qu'un sursaut est possible, qu'un messie de gauche viendra redresser le cap sous l'impulsion d'un PIB à nouveau priapique.

Ce messie il est là, les primaires ont préparé le terrain, il arrive, il se fait attendre qui dit messie dit miracle, alors c'est pour quand ce miracle ? , mais la tache est rude et le territoire à prophétiser est grand, à moins qu'il utilise la bilocation.

Il lui faudra dénoncer tout, les abus de cette classe dirigeante car malheureusement pas l'ombre d'une mesure contraignante pour ceux qui ont tout, pas une goutte de remise en question profonde du système qui nous a « pondu » la « Crise du siècle ». Pas une miette d'excuses non plus pour ceux, qui assument, sans broncher, les conséquences de ce dont ils ne sont pas responsables. »

Il ne faudra plus une gauche limitée à l'horizon des égos excroissants de nos éternels candidats socialistes cumulards proposant un système libéral avec sparadrap et rustines sociales. Ce rêve éveillé là, ressemble à un mouroir de la jouissance à qui ne viendra pas, puisqu'elle se libère chaque jour dans l'acte d'achat compulsif.

L'espoir et l'euphorie nées lors des régionales sont déjà derrière nous, un couvercle les a déjà ensevelies. Les Français ont vite repris leur apnée attendant les futures injonctions à payer du train de vie d'une caste qui n'en finit plus d'aboyer. Le bouclier fiscal et la future réforme des retraites ne sont que les dîmes et Gabelle modernes. Ces rédemptions punitives auxquelles nous livrons nos âmes, sans cependant tromper notre conviction intérieure, font écho au désespoir actuel d'exister, celles-ci résonnent encore des émeutes passées, comme d'une jouissance pourtant possible.

Il nous reste cinq mois à sombrer chaque jour davantage, avec pour seul orchestre un hypothétique espoir du grand soir (forcément à venir) de la droite néoconservatrice Française incarnée par notre play-boy de service c'est ce qui nous pend au nez si on se couche ... Alors notre messie devra lui aussi prendre le fouet pour nettoyer les étales de ces marchands du temple et se mettre en colère.
Afin de condamner encore cette jouissance scrutatrice, 100 députés UMP sortants ne proposent t'il pas une modification du code électoral pour les prochaines législatives ? Les quelques rares surprises possibles ici où là ne seraient même plus envisageables.

La politique deviendrait un espace (un peu plus) mort dans lequel se débattraient quelques êtres résignés élus par des êtres socialisés à outrance, ayant encore quelques autonomies à l'occasion. Il faut penser qu'en l'état actuel des choses, la lucidité puisse venir à bout d'un avenir qui nous échappe chaque jour davantage.

Dans le registre, "nous sommes tous Grecs": la gauche qui est actuellement sur un piédestal en France doit revoir ses fondamentaux économiques afin qu'un réel engouement populaire soit présent en 2012. Il faut revenir donc revenir sur la libre circulation des capitaux, remettre la taxe carbone dans la friteuse, et sortir peut -être du traité de Lisbonne mais ça c'est moins sur . Il faut ce courage là, à la gauche pour non seulement être crédible, mais également avoir ensuite les moyens de se battre contre la dette léguée par les gouvernements Fillon I,II,III,IV etc....

La présidentielle celle qui fait tout alors ne nous trompons pas cette fois ci mais méditons sur cette phrase de « Pierre Mendès France qui déclarait: « Choisir un homme sur la seule base de son talent, de ses mérites, de son prestige, ou de son habilité électorale, c'est une abdication de la part du peuple, une renonciation à commander, à contrôler lui-même, c'est une régression par rapport à toute une évolution que l'histoire nous a appris à considérer comme un progrès. »

Donc après méditation on peut réfléchir à l'idée qu'il ne faut pas recommencer la même erreur ...

On peut se prêter à rêver aussi a ceci, comme alternative au prozac qu'on nous demande d'avaler mais est ce bien raisonnable, il faut envisager toutes les pistes ...

En voici une mais c'est une fiction quoique Montebourg a eu en transversale cette idée quelque part :

Seule l'élection d'une Assemblée Constituante permettrait de « concevoir » les bases d'une VIème République » en rédigeant une nouvelle Constitution rompant avec les institutions « monarchisantes » de la Vème République. Rêvons quelques instants...

Pour l'élection de cette « Constituante », il serait nécessaire, une fois Sarkozy chassé du pouvoir, que la nouvelle Assemblée Nationale élue en juin 2012 vote une série de lois organiques stipulant :

L'Assemblée Constituante comme toutes les assemblées à venir sera élue à la proportionnelle. Les élus représentant la nation dans son ensemble et non pas des territoires, il s'agira d'un scrutin de liste national. Les partis sollicitant les suffrages devront garantir que chaque département de la métropole soit représenté par au moins un(e) candidat(e). Toute formation dépassant 3 % des votants sera représentée au prorata du pourcentage obtenu. Le parti politique arrivé en tête du scrutin bénéficiera d'une « prime » de 20 % de député(e)s supplémentaires. Le vote blanc sera reconnu. Et c'est là que c'est vraiment important et décisif

- Le mandat unique sera instauré. Il ne sera plus possible de cumuler quelconque fonction élective. Seule celle de simple conseillé municipal pourra être exercée avec un seul autre mandat.

- Les mandats électifs sont limités à deux consécutifs et à quatre sur l'ensemble d'une vie.

- La rémunération liée à quelconque mandat électif ne pourra dépasser le salaire médian des cadres administratifs, comptables ou financiers (2800 euros mensuels en 2009). S'y ajouteront des « frais de représentation » raisonnables et justifiés permettant l'exercice du mandat. De même pour un « secrétariat ». Les députés auront à leur disposition un « attaché parlementaire » rémunéré directement par l'administration de l'Assemblée.

- Pour en terminer avec les dérives « bonapartistes », ceci pourrait être utopique quoique : le Président de la République sera élu par l'Assemblée Nationale. Ses pouvoirs seront limités à la représentation de la France dans les instances internationales. Un Premier Ministre, responsable devant l'Assemblée, sera également élu par celle-ci. C'est lui, avec son gouvernement limité à 20 ministres à parité hommes / femmes qui inspirera et conduira les affaires du pays. Le nombre de conseillers, membres des cabinets ministériels, sera réglementé.

- Le Sénat sera supprimé.

Mais là on peut objecter car ce sénat est devenu à gauche en 2011 mathématiquement, compte tenu du nombre de grands électeurs de chaque camp et malgré un découpage et une répartition des sénateurs très favorable à la droite, le Sénat est à gauche. C'est un gros camouflet de plus pour Sarkozy à quelques mois de la présidentielle,

Est-ce un bien? Face à un Sarkozy au pouvoir, effectivement le Sénat « le machin » dixit De Gaulle dans l'opposition ne peut qu'éviter qu'il ne continue à faire passer ses lois scélérates sans opposition et c'est donc une bonne chose. Qu'en sera t-il en 2012 si la gauche gagne les présidentielles et les législatives? La gauche se retrouvera sans opposition comme c'est le cas pour Sarkozy aujourd'hui. Est-ce que les français le voudront ?

Alors avec la politique cela ne s'arrête pas , ça tourne et ça retourne comme un pas de vis (vice) sans fin , ça se chante et ça se danse comme une chanson populaire

Le petit cirque est en train de démonter son chapiteau le monsieur loyal compte ses sous, sa femme la danseuse à l'accent Italien est partie se changer pour donner à manger au lama aux dents usées et mon voisin et sa femme au rouge a lèvre rouge de chez rouge sont rentrés chez eux.....

Demain sera un autre jour mais peut être pas le même si on arrête le sarko prozak

Nicolas Huet ....décembre 2011

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