C'est enfin l'été. Tu vas marcher bientôt. Nous n'aurons pas fini de te courir après dans le jardin et dans la maison, vu ton dynamisme. Et aujourd'hui, j'ai pleinement conscience de la chance que nous avons.
C'est tellement aléatoire. Comment savoir que son enfant sera en bonne santé ? La tienne n'est pas parfaite, mais bien meilleure que celle d'autres enfants, moins bien lotis par la chance, le hasard, voire carrément la poisse. Ce n'est pas de bol, mais nous sommes cernés par de petits camarades fraîchement arrivés dans leurs famille, et plusieurs vont carrément mal. Alors je te le redis, nous sommes chanceux. Tu es passée à travers des périls que même ton père, pourtant informé et négatif, n'avait pas imaginé. Alors que la vie devrait être si belle pour ses gens, en ce printemps qui commence enfin, elle paraît au contraire bien sombre.
Tu vois, toutes les bétises que je te raconte ici depuis quelques mois sont à relativiser. On s'en fout, en fait... Alors, comme il fait beau, je vais aller moi aussi courir dans le jardin. Profiter de cette belle journée et tenter de laisser tout ça de côté quelques instants.
Heureusement, certains de tes nouveaux petits camarades vont bien aussi. Alors, essayons de ne pas tout voir en noir. Certains sont nés ici, tout près, et d'autres au bout du monde. Et quand ils vont bien, nous aussi.
J'essaierai de t'expliquer, sans te plomber, la chance que tu as d'être ici, et en bonne santé. Parce que tout le monde ne l'a pas. Et que tout commence par là.
"A m'asseoir sur un banc 5 minutes avec toi et regarder la vie tant qu'y en a".