Nicolas MEMETEAU

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Billet de blog 13 février 2015

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Les souffre-douleurs contre les potaches !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La vie a "repris" son cours et je ne t'ai pas écrit depuis près d'un mois. A l'émotion succède le quotidien. Nous attendons le prochain Charlie avec impatience, mais tout ça paraît déjà si loin...

Cette semaine, nous avons vu le documentaire de France 2 sur les "Souffre-douleurs". Pour être honnête, c'était très dur à entendre tout ça, et ça a fait remonter des choses anciennes, presque enfouies de mes années collège. Sache que ton père n'a jamais harcelé qui que ce soit. Je ne suis pas de ceux-là, même si, adolescent, je n'étais pas non plus de ceux qui défendent les faibles. Je m'en foutait un peu, mais ça me donnait mauvaise conscience de voir certains de mes copains s'adonner à du harcèlement moral sur certains.
Nous étions à la fin des années 80, assez loin de ce qui se passe aujourd'hui. Alors, des bizutages, des blagues de potaches, oui, mais pas de violences physiques... C'était une autre époque.
J'aime bien le mot potache, qui correspond d'ailleurs assez bien à l'esprit de Charlie Hebdo et c'est pour cela que je l'apprécie. Ado, j'étais un potache, sans complexe. Tout pour faire marrer les potes, et eux pour me faire marrer. Bastons de marrons ou de radis dans la cour, piquer des seringues dans le labo de Chimie. Oh, pas pour se droguer, non, non. A l'époque, on avait des paillasses dans les salles de sciences, avec éviers et robinets. Alors nous remplissions les seringues d'eau et on effaçait ce que les profs écrivaient au tableau, parfois en même temps qu'ils l'écrivaient. Rétrospectivement, c'est idiot, mais on était plié de rire. On s'arrosait les uns les autres évidemment.. Piquer un briquet et foutre le feu à un tube de colle transparente. Flammes d'un mètre pendant une seconde, qui s'éteignaient aussi vite qu'elles prenaient... Bref, ce genre-là. Pas méchant, potache.

Un de nos potes de l'époque aimait se moucher dans les manteaux des petits. Là aussi, explosion de rire de notre part, un peu de honte aujourd'hui, mais quand même ça restait gentillet.
Un jour cependant, certains de mes amis se sont adonnés à ce qu'on appellerait du "harcèlement" aujourd'hui. Insultes, moqueries. Pas plus que ça, les réseaux sociaux et autres portables n'existaient pas. Cela n'allait donc pas aussi loin qu'aujourd'hui. On se parlait pas souvent en dehors de l'école, on ne s'appelait jamais. Je te le redis : je n'y ai jamais participé. C'est vrai qu'elle était moche cette fille, grosses lunettes, un peu de surpoids. Bref. 
Plusieurs fois je me vois leur dire : "vous êtes cons, on s'en fout de cette fille". Moi je préférais balancer tout et n'importe quoi sur mes camarades : boulettes de papier, bouts de gomme, morceaux de buvard machés lancés avec des Bic (la meilleure sarbacane du monde le Bic jaune !), des oeufs et de la farine au carnaval... Potache, je te dis.

Evidemment, ça a mal tourné, elle s'est plainte. Mais vers 1990, ça se réglait vite : convoc' chez le principal, réprimandes sévères des parents, heures de colle sans doute (je ne m'en souviens pas). Fin de l'histoire. On avait les boules de se faire choper. Autre époque, décidément !

Aujourd'hui, les proportions sont à l'image des moyens de communication de l'époque : démesurées. En tant que jeunes parents, ça fout les jetons. On espère vivement que tu n'en sois pas victime, ni coupable. On essaiera de te parler de tout ça suffisament tôt et que tu comprendras la gravité de tout cela. Que tu nous parleras vite si tu en es victime.

Etre parent, c'est de l'angoisse. Si on m'avait dit...

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