Dans le but d’aider notre encore premier ministre à boucler son budget 2026, je souhaite apporter ma contribution. Pour aujourd’hui, je vais m’attaquer au train de vie de nos députés et sénateurs. En effet, si les Français doivent contribuer au redressement des finances publiques, il paraît incontournable que leurs représentants montrent l’exemple. J’emploie par la suite la première personne du pluriel comme représentation du peuple français, n’étant pas royaliste.
En premier lieu, nous passerons les indemnités mensuelles des parlementaires au niveau du SMIC net, non cumulable et bien entendu non indexé sur l’inflation. En compensation, nous les nourrirons, pour ceux qui le souhaitent, au Restaurant Universitaire le plus proche (uniquement pendant les sessions des assemblées) et les logerons dans un immeuble réquisitionné du 93, à quatre par chambre de façon à favoriser la nécessaire fraternité. Il va sans dire qu’ils devront tout de même payer leur abonnement RATP, ou bien pratiquer le vélo ou la marche à pieds, deux modes de déplacement écologiques et bons pour la santé, ce qui n’est pas un luxe pour ces élus trop souvent victimes de surpoids.

Il va sans dire que nous continuerons à payer leurs frais de représentations. Toutefois, pour éviter les dérives et afin de les rapprocher des problématiques des citoyens qu’ils représentent, nous leur fournirons un uniforme de parlementaires qui fera fi des différences sociales. Composé d’une combinaison verte en hommage à la France qui travaille tôt dans les usines agricoles, d’une paire de bottes (en plastique bleu blanc rouge) et d’un casque de chantier tout aussi tricolore et muni d’une lampe frontale en hommage, cette fois, à la France qui travaille tard sur les chantiers, cet uniforme de « guerre » (comme aime à dire notre bon président) donnera à l’assemblée un air de congrès syndical néo-XIXe du plus bel effet.
Afin de leur permettre d’assurer leurs nombreux repas extérieurs, appelés par dérision déjeuners et dîners de travail, le comité d’entreprise des deux assemblées se battra pour obtenir des tickets restaurants d’une valeur mensuelle d’une centaine d’euros. De quoi se bâfrer un bon nombre de fois dans les meilleurs fast-food de leur circonscription. Bien sûr, nous fermerons les buvettes si néfastes à la tenue des débats et nous encouragerons d’honnêtes entrepreneurs à venir les remplacer par un bon kebab si cher à notre culture gastronomique. Pour les boissons (non alcoolisées, donc) et les cafés, nous ferons installer des distributeurs dont les bénéfices viendront alimenter la caisse du CE.
Quant aux autres frais occasionnés par leur mandat, les élus devront au préalable en faire la demande en trois exemplaires auprès du Comité d’Observation National créé en l’occasion, composé de citoyens volontaires, et chargé de veiller à la nécessaire sobriété des dépenses de la République.
Il va sans dire que je souhaite étendre ce dispositif, après expérimentation auprès de notre représentation nationale, aux élus des collectivités territoriales.
Si jamais les candidats à ces responsabilités prestigieuses venaient à manquer, comme pourraient le craindre certains, le peuple dissoudra les dites assemblées et en assumera directement les charges, ce qui constituera une belle avancée démocratique.