Chers amis, chers camarades, nous avons voulu présenter notre motion en trois parties pour se faire applaudir trois fois, mais je rois que cela n’a pas encore assez pris.
Je voudrais ici rendre hommage à Vincent Feltesse qui vient de parler, c’est un élu local respecté, respectable, c’est un militant respecté, respectable et je souhaite qu’on le respecte et qu’on se respecte tous pendant ce congrès.
Mais moi aussi je voudrais intervenir pour vous dire que, au moment où s’ouvre véritablement la phase du congrès, on s’aperçoit que le constat que nous portons sur la société, le constat que nous portons sur la politique menée par Nicolas Sarkozy, il est partagé par l’ensemble des socialistes. Pas un socialiste, là-dessus, ne fait défaut.
Et nous savons tous que nous devons partir, et c’est ce que nous disons dans notre motion, et d’autres peuvent le dire dans leur motion, partir à la reconquête idéologique car, depuis dix ans, que de place laissée à la montée inexorable de la pensée du libéralisme économique !
Nous le disons, et nous le savons, nous savons depuis Jaurès qu’il faut dénoncer sans cesse la loi du mensonge triomphant qui passe, surtout quand on n’a pas avec soi les moyens des puissances financières, de la presse.
Alors, nous proposons, mais nous ne sommes pas les seuls, et je vais vous dire pourquoi, nous proposons bien sûr de mettre l’économie au service de l’humain, de réaliser la justice fiscale, de lutter pour le pouvoir d'achat, de rééquilibrer le rapport de forces entre le travail et le capital, de dire oui à l’innovation et non à la rente du Cac 40, de bâtir un État préventif qui lutte contre les inégalités à la racine véritablement avec l’éducation, l’éducation, encore et toujours l’éducation.
Nous proposons, oui car nous le disons, nous n’en avons pas honte, Ségolène a porté cette belle phrase pendant sa campagne présidentielle, oui nous disons que la France métissée est une chance pour notre pays. Et je voudrais que tous les socialistes portent ce message également.
Oui, nous souhaitons la laïcité. Et finalement, quand j’ai relu l’ensemble des motions et écouté les intervenants, j’ai trouvé que les propositions des uns et des autres se ressemblaient fort, et vous le savez, et c’est normal. Il y a deux ans, nous avons fait ensemble un projet et tout le monde a soutenu ce projet. On y retrouve donc aujourd’hui l’essentiel de ce qui nous rassemble.
Et ce sera le deuxième point de mon intervention. La France nous regarde, nous dit-on, bien sûr la France nous regarde, mais je sais que les militants socialistes nous attendent. Ils attendent de nous, et c’est ce que nous voulons dire, une équipe rassemblée, ils veulent que les socialistes portent le message du rassemblement et de l’unité. Nos militants nous le disent tous les jours, rassemblez-vous, arrêtez les petites phrases, arrêtez de ne pas nous respecter, nous aussi nous voulons avoir droit à la parole. Et c’est pourquoi aujourd’hui il y a peut-être deux malentendus que nous devrons lever durant ce congrès. Le premier porte sur la nature du Parti socialiste : évitons les faux débats que l’on a connus à d’autres époques, il n’y aura pas ceux qui veulent le parti des militants et ceux qui souhaitent le parti des supporteurs.
Nous voulons tous, et nous les premiers, parce que nous le disons ici, un grand Parti socialiste moderne, ouvert sur la société, mais respectueux des décisions qui sont prises, respectueux des orientations, respectueux du vote des militants, des militants qui doivent être plus nombreux avec des facilités d’adhésion. Oui, je l’ai déjà dit, nous voulons un grand Parti socialiste populaire et démocratique. E je crois que c’est cela que nous portons dans notre motion.
Et je terminerai par un point qui n’a été qu’esquissé, mais que je crois il faut mettre sur la table pour s’éviter là encore des faux débats, je voudrais parler de cette fameuse question dont on parle dans tous les couloirs, mais jamais ici, la véritable question des alliances et du MoDem.
Alors, je voudrais vous dire quelle est la position de notre motion pour éviter à jamais les caricatures. Nous voulons que les socialistes se rassemblent. D’abord, tout commence par le rassemblement des socialistes et ce n’est pas gagné. Regardez-vous, regardons-nous tous les jours, il faut d’abord rassembler les socialistes, nous le savons, c’est le cœur. Et puis ensuite, il faut rassembler la gauche. Oui, personne n’a dit le contraire. Il faut rassembler la gauche d’abord.
Et puis il faut se tourner sans crainte vers l’extrême gauche pour discuter avec elle, pour voir jusqu’où elle ne veut pas participer avec nous. C’est ce qu’a fait Ségolène pendant la campagne présidentielle avec le soutien d’Arlette Laguiller, faut-il vous le rappeler.
Et puis, quand on a un projet, quand on est un grand parti, on cherche à gagner les élections présidentielles parce que là est notre problème depuis 1995, et vous le savez tous, jamais la gauche n’a dépassé 36 % des voix à cette élection présidentielle, c’est pourquoi nous disons que, sur la base de ce que je viens d’expliquer, le rassemblement des socialistes, le rassemblement de la gauche, la discussion avec l’extrême gauche, nous devons accueillir sur nos projets et nos propositions les démocrates qui ne veulent pas de Nicolas Sarkozy.
Est-ce que, sur cette base-là, qui a été tout au long de l’histoire des socialistes qu’a fait François Mitterrand, il y aurait un socialiste qui oserait se lever pour dire non ? Eh bien nous aurons l’occasion d’en débattre, mais faisons-le en amitié, en fraternité comme on nous l’a dit, rassemblons-nous, les militantes attendent cela de nous et la France aussi. Merci.