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Billet de blog 23 septembre 2008

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Du bon usage du referendum d’initiative populaire

Cela fait des années que nous espérions, citoyens attentifs et exigeants, que la France se dote d’une possibilité de référendum d’initiative populaire. La (très et trop) modeste réforme de la constitution qui a été opérée à Versailles dernièrement permet cette avancée, comme elle a rendu exigible un vote de confiance à l’assemblée pour toute présence armée à l’étranger de plus de 6 mois, auquel on a assisté hier.

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Cela fait des années que nous espérions, citoyens attentifs et exigeants, que la France se dote d’une possibilité de référendum d’initiative populaire. La (très et trop) modeste réforme de la constitution qui a été opérée à Versailles dernièrement permet cette avancée, comme elle a rendu exigible un vote de confiance à l’assemblée pour toute présence armée à l’étranger de plus de 6 mois, auquel on a assisté hier.

Attention, il ne s’agit pas de la même chose que ce que proposent d’autres démocraties (des démocraties de plein pied) puisqu’il faudra en France 4,5 millions de signatures (10% du corps électoral) et un cinquième du Parlement pour qu’un référendum soit mis en œuvre. Autant vous dire que ce n’est pas demain ; la bronca autour d’Edvige par exemple a réuni à peine plus de 200 000 signatures, ce qui est déjà considérable.

Mais cela n’empêche pas nombre d’entre-nous de rêver. Ainsi la privatisation annoncée de la Poste, une hérésie alors que le système capitaliste financier s’effondre (quoi qu’on en dise et quoi que fasse Washington ou Tsarkozy) donne lieu à un fantasme, que je comprends, de permettre aux français de se prononcer. Pour sûr, ceux-ci voteraient contre : la Poste est un des derniers service public de proximité et les français y sont à juste titre attachés*. Ainsi syndicats, journaux (d’abord Libé, maintenant Marianne) et autre relais d’influence et contre-pouvoirs se sont saisis de cet élan, espérant, désespérément ou opportunément, peser sur cette initiative démocratique.

Hors, ceci m’incite à poser une question de bon sens : Quel sera le sujet qui permettra de fédérer tant de citoyens autour d’un combat ? Quel sera l’objet du premier référendum d’initiative populaire (si un jour ceci arrive en France, ce qui, compte-tenu des textes et garde-fous, est loin d’être évident) ?

La présence armée française en Afghanistan, la mise à sac du service public, notamment télévisuel, les tentatives de concentration copino-capitalistiques dans les médias devraient ou pourraient justifier un tel sursaut citoyen. Je site à ce propos le programme du Conseil National de la Résistance, qui avait fait de ce point une exigence démocratique : “la pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression; la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères” afin que tous saisissent mieux ce à quoi le Sarkoleptique d’en haut s’apprête à renoncer pour satisfaire ses intérêts et ceux d’amis vendeurs de cannons, de ports ou de kilomètres de béton. On évoquait dans le cas de la (pas tout à fait) défunte Edvige un “moment de sursaut de vigilance”. Nous y voilà.

Ce n’est donc pas un quizz mais une véritable interrogation sur le fond de nos espérances. Une telle démarche d’initiative citoyenne verra-t-telle le jour en France ? Le peut-on ? Et plus important encore, sans doute, quel sera le sujet qui arrivera à rassembler tant de citoyens ?

En creux : La (non) privatisation de la Poste pourrait être un précédent. Je ne crois pas que nous parvenions à imposer un tel référendum. Et me demande, enfin, s’il s’agit bien là du sujet le plus essentiel de ceux évoqués ici, parmi d’autres possibles. Demeure cet aspect : il est plus facile de fédérer contre que pour. Et ceux qui se fellicitent des freins à la mise en place d’un RIP (cruelles initiales du Référendum d’Initiative Populaire) pourront toujours se repasser le film d’une France bloquée dans la contestation.

Mon avis est qu’il serait urgent de favoriser de tels outils. Bien sûr (et malheureusement) cela ne se fera pas. Bien sûr ce quinquenat connaitra ses crises. Et il sera trop tard pour s’agacer alors du fait que le seul recours d’une population excédée demeure le blocage du pays. Qui a dit “douce France” ?

Nous avons besoin de contre-pouvoirs forts. Exigeons le(s) !

Or Rest In Peace / Requiescat In Pace

* = Rappelons que l’Etat s’était par exemple engagé à rester majoritaire dans France Télécom. Il surnage à peine aujourd’hui à plus de 25%.

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