Une nouvelle fois, des experts ont donné leur avis. Pas de scoop : le CCNE (Comité Consultatif National d’Ethique) s’est prononcé en majorité contre une légalisation de l’aide active à mourir. Après le rapport Sicard, un avis du Conseil de l’Ordre, les nombreuses observations de Leonetti, la réponse du CCNE sort de la même veine : il convient surtout de ne rien changé.
Après un énième constat de la méconnaissance de la loi actuelle (loi dite Leonetti), de l’indigence des soins palliatifs, de la nécessité de former les personnels médicaux aux problèmes de fin de vie, ce symposium (professeurs d’université, professeurs de médecine, théologiens) renouvelle un soutien inconditionnel à la loi actuelle.
Mais qu’en est-il du citoyen lambda ? il n’est jamais consulté officiellement. Et pourtant, les sondages se suivent depuis 25 ans et se ressemblent : 86 à 94% des français sont favorables à une législation.
Les « affaires » se succèdent, toutes plus douloureuses les unes que les autres. A chaque fois, on nomme une commission (d’experts, bien entendu, comme si la mort ne nous concernait pas tous et qu’eux seuls étaient habilités à donner un avis). Et à chaque fois, elle accouche des mêmes conclusions : ne légiférons pas.
Combien faudra-t-il encore de drames, de Vincent Humbert, de Chantal Sébire pour qu’enfin nos élus prennent leur responsabilité et engagent un débat citoyen au Parlement ? il serait temps que le Président de la République tienne sa promesse électorale pour qu’enfin ce soit la personne concernée qui décide des conditions de sa propre fin de vie, pour que cette question sociétale ne soit plus uniquement entre les mains d'experts mais bien entre celles de chacun d'entre nous.