Le 2 novembre, c’était la 5ème journée mondiale pour le Droit de Mourir dans la Dignité, avec des manifestations dans tous les départements en France. Actions différentes mais une conclusion unanime : le temps des discussions, missions, commissions et autres observatoires a fait long feu. Ce qu’il faut maintenant, c’est une loi de liberté, autorisant les seules personnes qui le demandent, à obtenir une aide active ou aide médicalisée à mourir - nos politiques étant réticents à employer le mot euthanasie qui, pourtant, signifie la bonne mort.
Empêtré dans les problèmes économiques et sociaux actuels, le président et l’exécutif dégringolent dans les sondages. On peut comprendre, qu’en plus de l’actuelle controverse sur le mariage pour tous, ils n’aient pas envie de se frotter à cet autre sujet, l’euthanasie, qui lui aussi fait se lever des boucliers d’ « antis » d’une intolérance virulente.
Mais n’est ce pas au législatif que revient le travail de proposer, discuter et voter les lois ?
Nombre de députés et sénateurs partisans d’une loi légalisant l’euthanasie l’ont clamé le 2 novembre : qu’on leur laisse l’initiative !
D’une part, ceux qui ont été élus sous la même étiquette que le président l’ont été pour mettre en œuvre ses propositions de candidat et entre autres celle-ci (...que toute personne puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité).
D’autre part, cette question de fin de vie transcende largement les étiquettes politiques. Aujourd’hui, plusieurs propositions de lois sont déjà déposées : Alain Foucher -UMP, Roger Gérard Schwatzenberg –PRG, Jean Pierre Godefroy –PS.
Enfin, selon le dernier sondage IFOP, 89% des français souhaitent que François Hollande mette en œuvre sa proposition 21. Si en son temps, l’abolition de la peine de mort avait été une mesure très courageuse prise par François Mitterrand car allant à l’encontre de la majorité des français, la légalisation de l’aide médicalisée à mourir parait évidente puisque soutenue par une immense majorité.
Alors pourquoi tant de frilosité de sa part ? S’il redoute qu’un débat houleux, et il le sera assurément, nuise à son image déjà bien ternie, qu’il laisse l’initiative du débat parlementaire aux représentants élus des citoyens, et ce, le plus vite possible.