« L’euthanasie est un droit, pas une obligation... Rassurez-vous ! » : lu sur une pancarte lors de la manifestation du 24 Mars à Paris organisée par l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité.
90% des citoyens français souhaitent qu’une loi autorise, dans des conditions très encadrées, en cas d’impasse thérapeutique et de souffrance inapaisable, la légalisation de l’euthanasie, à la demande exclusive de la personne concernée.
Le nouveau président de la République François Hollande a nettement pris position pour faire évoluer la loi vers une légalisation de l’aide médicalisée à mourir. Il l’a inscrite dans ses 60 engagements et a programmé le début de sa mise en place dès août prochain (août 2012-juin 2013).
Le but semble donc proche.
Mais le plus important reste à venir car ce sont les parlementaires qui votent les lois. Il faut donc qu’ils se positionnent clairement d’ici le mois de juin, quelque soit le parti auquel ils appartiennent.
Le risque est qu’une fois de plus, ils n’osent pas aller aussi loin que la loi Belge, par exemple, et qu’ils ne nous proposent qu’une amélioration de la loi actuelle et nous laissent, une fois encore, « au milieu du gué ». Aujourd’hui, il est temps d’adopter une loi de liberté, laissant à chaque individu le choix entre soins palliatifs et aide active à mourir, ou soins palliatifs puis aide active à mourir ; l’euthanasie est alors le dernier soin à accorder au patient lorsque plus aucune autre médication n’a d’effet thérapeutique. Il est temps d’adopter une loi en phase avec la volonté des citoyens ; pendant des années, les politiques arguaient : « les français ne sont pas prêts ». Ils le sont : la constance des sondages depuis 30 ans le prouve.
En son temps, l’abolition de la peine de mort a été une mesure très courageuse prise par F. Mitterrand car il allait à l’encontre de la majorité des français. Mais que craignent aujourd’hui nos parlementaires en se positionnant pour une loi légalisant l’aide active à mourir, puisqu’ils sont soutenus par une immense majorité ?
En janvier 2011, la proposition de loi émanant du Sénat, relative à l’aide active à mourir, a été discutée et mise aux voix. Elle était présentée par des sénateurs appartenant au PS, à l’UMP et au PC. Belle démonstration qu’un problème aussi sensible transcende les clivages politiques. Cependant, l’UMP craignant que la loi soit votée, puisque la majorité de la Commission des affaires sociales s’était prononcée « pour », a donné un consigne de vote « contre » à ses membres. Est-ce opportun lorsqu’il s’agit de telles questions sociétales ? les partis ne devraient-ils pas permettre à leurs partisans de s’exprimer en leur âme et conscience ?
Il semble que le nouveau gouvernement ait la volonté d’affronter les problèmes de société et d’harmoniser les lois avec l’évolution des mentalités. Allons-nous enfin voir la succession d’ « affaires », toutes plus douloureuses les unes que les autres (Vincent Humbert, Chantal Sébire, et dans un autre registre, le Docteur Bonnemaison...) s’interrompe définitivement ?