« Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité. ».
Plusieurs réactions dans les médias :
« euthanasie qui n’ose pas dire son nom … formulation ambigüe… précautions oratoires … mesure déclarée un peu vite… etc… »
Bien sur que c’est d’euthanasie dont François Hollande parle !
Et sa façon de dire, du moins je l’espère, n’est pas due à une peur d'effrayer. Simplement, M. Hollande appartient à la sphère politique. Son vocabulaire n’est pas forcément le même que celui d’un mouvement philosophique.
« euthanasie » = « bonne mort » : c’est le mot employé, reconnu, internationalement pour ce qu’il signifie, par les personnes qui estiment qu’elles sont en droit d’avoir la liberté de choisir la meilleure façon pour elles de finir leur vie .
Mais aujourd’hui en France , le mot euthanasie est galvaudé : on parle d’un pitbull euthanasié car il a agressé une personne. C’est loin d’être la « bonne mort » puisqu’il s’agit là de protéger la société en exterminant un danger.
Alors, si le mot « euthanasie » est devenu un gros mot, tout comme « avortement » en son temps, pourquoi ne pas employer un mot ou une expression qui ne serait pas un signe de frilosité mais au contraire une volonté de bien se faire comprendre.
Lorsque Simone Veil a porté la loi dépénalisant l’avortement, dans aucun des 16 articles le mot « avortement » n’est mentionné. Il est question d’ « interruption volontaire de grossesse ».
Alors :
Jacques Pohier, écrivain-théologien, préférait parler de « mort opportune ».
Le Dr. Senet, qui revendique avoir pratiqué des euthanasies sur des patients le lui ayant demandé, parle d’ IVV, « Interruption Volontaire de Vie » (…cela ne vous rappelle rien ? ).
D’autres parlent d’ « aide active à mourir » ou encore d' « euthanasie volontaire».
Et pourquoi pas d’ « assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité » ?
Toute cette terminologie revient au même concept : choisir son parcours de fin de vie, en pleine conscience, lorsque tout espoir thérapeutique a disparu, lorsque les souffrances ne sont plus supportables.
Et ceci doit passer par le législateur pour inscrire dans le marbre la liberté de choisir sa propre fin de vie car il ne s'agit pas seulement d'un problème médical mais avant tout d'un problème citoyen.
Choix philosophique, libre arbitre, mais aussi liberté, égalité, fraternité devant la mort.