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Billet de blog 7 mai 2012

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Les enfants de Rubelles ne sont toujours pas scolarisés !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Malgré la mobilisation du jeudi 3 mai, les enfants des familles demandeuses d’asile,  hébergées dans deux hôtels de Rubelles, ne sont toujours pas scolarisés. Alors qu’il y a des places dans les classes et que le dispositif CLIN (classe d’initiation) est prêt à soutenir ces élèves, la mairie campe sur ses positions : ces enfants ne parlent pas français, leur scolarisation coûte cher et leur présence ferait baisser le niveau de l’école… Voilà maintenant huit mois que ces dix-huit enfants, âgés de 3 à 11 ans, attendent que leur droit à la scolarisation soit respecté. Les familles sont découragées et découragent les nouvelles venues. C’est ainsi qu’une maman congolaise, hébergée depuis quelques semaines à Rubelles et consciente de l’importance de l’école pour l’avenir de ses enfants, continue de les conduire tous les matins dans leur école du XVème arrondissement, où la famille était précédemment hébergée. Enceinte, elle fait chaque jour plus de 3 heures de trajet et, comme ses moyens financiers sont comptés, elle reste dans Paris en attendant la sortie de l’école, avant de rentrer à Rubelles.

En France, le principe de l'obligation d'instruction est posé par l'article L 131-1 du Code de l'éducation nationale et la non-discrimination à l'égard des enfants étrangers est expressément rappelée par le ministère de l'éducation nationale (circulaires du 6 juin 1991 et du 20 mars 2002). La seule responsabilité de la mairie est d’inscrire les enfants ; l’éducation nationale se doit ensuite de mettre en œuvre les moyens nécessaires à leur scolarisation.

Alors comment se fait-il qu’un maire puisse, depuis 8 mois, bafouer la loi ? Comment peut-on accepter qu’un maire édicte des règles inégalitaires sur son territoire ? La France n’est-elle plus un état de droit ? Comment un préfet, représentant de l’Etat, peut-il fermer les yeux sur de tels agissements ?

Cette situation, inacceptable, a assez duré. RESF, Amnesty International et la Ligue des Droits de l’Homme organisent un nouveau rassemblement

Mercredi 9 mai 2012 à 14h30 devant la préfecture de Melun

Venez nombreux pour défendre le droit, pour tout enfant, d’aller à l’école et de s’instruire.

Venez nombreux pour exiger la scolarisation immédiate de ces enfants.

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