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Billet de blog 29 août 2016

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"Et si en plus y a personne"

Dans mon enfance et aujourd'hui démontrer l'absurdité des mesures prises à l'encontre des femmes en burkini

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans mon enfance, je portais un foulard sur la tête modestement noué sous le menton pour aller à l'église catholique et tout le monde trouvait cela normal. Les femmes et les hommes étaient soigneusement séparés aux enterrements de chaque côté de l'église.
 La vaisselle était toujours faite par les femmes sauf exception et la cuisine aussi. Jusqu'au début des années 1970, ma mère n'avait pas le droit d'avoir un compte en banque en son nom car elle était mariée.
Nous avons lutté efficacement contre ces petites discriminations et aussi contre les plus importantes. Nous avons refusé d'être des victimes.

Aujourd’hui ce sont les femmes qui portent un burkini qui sont victimes de discrimination.

 Je ne sais si elles sollicitent notre soutien ou simplement le souhaitent mais pour moi il y a indiscutablement atteinte aux libertés. Et de ce fait je ne souhaite pas détourner le regard. 

Je pense que démontrer l'absurdité des mesures prises à leur encontre ne peut que contribuer à une action positive contre le repli communautariste.
In fine, pour moi, c'est tout l'enjeu du scénario qui se déroule sous nos yeux qui, lui, alimente dangereusement le racisme et l'islamophobie (et par ricochets l'intégrisme et la radicalisation) et décomplexe toute expression d'opinion allant dans ce sens.

J'habite loin de la côte d'azur mais si j'en étais proche, j'inviterais un groupe d'amis et de connaissances à louer des costumes de religieuses et des soutanes et nous irions nous asseoir sur les plages sans mot dire.
Ceux ou celles qui se sentiraient insulté-e-s pourraient alors aller trouver les édiles pour qu'ils "pondent" un arrêté municipal complémentaire. 
Cette idée nous est venue à mon amie Jacqueline et à moi tandis que nous déplorions les entraves aux libertés individuelles en France.  Notre lutte maintenant c’est d’opposer la compassion à la haine et le courage à la peur.

 « Et si en plus y a personne » (merci Alain Souchon)

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