Le rejet massif que le pays ressent à l'endroit du Président actuel de la République pourrait être le signe que nous sommes enfin en mesure de faire exploser la chape de mépris qui s'était abattue sur nous.
Comme si nous pouvions dire sur un autre ton que celui de la plainte que nous ne sommes ni des paresseux, ni des imbéciles, ni des fraudeurs, tous, autant que nous sommes. Comme si nous pouvions dire : La crise, prenons-la comme nous savons le faire... avec bravitude (ce mot en hommage à Ségolène dont il n'y a pas de raison qu'on ne lui rende pas hommage aujourd'hui). Pas les uns contre les autres, mais à notre manière à nous. On peut lutter contre la dette sans être managés, si, si, bien sûr que si! On peut sortir de la dette en continuant à observer nos règles de galanterie, notre discrétion, notre goût pour l'égalité. On peut luttrer contre la dette en n'abandonnant pas les idéaux de notre constitution. On peut continuer à voir dans les services publics autre chose qu'une perte d'argent, c'est-à-dire leur redonner la valeur qu'ils n'auraient pas dû perdre :celle d'un service rendu à tous, à égalité de prix et de ton. Comme de toutes façons "ils" disent qu'on n'y arrivera pas, mieux vaut se fixer des manières qui nous obligent plutôt que des manières qui nous brutalisent.