Poème du jour

                   Sans toi

Contempler le paysage ensoleillé devant la fenêtre grande ouverte, symphonie de vert ; avec les grands arbres qui dansent et bruissent dans le vent ; le vieux cheval alezan libre dans le pré ; la luxuriance de la forêt sur la colline, voilée d’une légère brume bleutée ; la rivière tranquille qui serpente et scintille le long de la vallée depuis l’aube des temps ; dérobé aux regards par la verdure de son écrin, le joli manoir Renaissance dont les tourelles ensommeillées surveillent négligemment les alentours ; les folles hirondelles qui sillonnent le ciel en quête d’insectes ailés ; le chat noir couché sur le sol de la maison dans la chaleur d’un rayon de lumière, il s’avise soudain de faire un brin de toilette avec sa langue rose et me regarde de ses yeux clairs.

Splendeur simple du quotidien que je voudrais tant partager avec toi, l’Absent très aimé, qui t’es lassé de ce bonheur sage ; quotidien que les heures qui sonnent aux horloges sévères du salon, effacent pourtant, sûrement, imperceptiblement, inexorablement, irrémédiablement, définitivement.

                2 septembre 2021