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Nicole Péruisset-Fache

Professeure agrégée honoraire, Docteure de l'Université de Rouen, Qualifiée aux fonctions de maître de conférences, Chercheure en sciences humaines indépendante, poète à ses heures

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Billet de blog 3 février 2023

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Déjà, la mer…

Déjà, sous le soleil de fin d’hiver, la mer prend sa couleur émeraude que le printemps fera étinceler de mille brillants. Déjà, elle a englouti au gouffre de l’oubli mes joyeux souvenirs de toi tel que je te voyais autrefois, tel que tu n’es plus, n’as peut-être jamais été sinon l’espace d’un été, tel que tu ne seras plus jamais.

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Déjà, la mer…

Déjà, sous le soleil de fin d’hiver, la mer prend sa couleur émeraude que le printemps fera étinceler de mille brillants. Déjà, elle a englouti au gouffre de l’oubli mes joyeux souvenirs de toi tel que je te voyais autrefois, tel que tu n’es plus, n’as peut-être jamais été sinon l’espace d’un été, tel que tu ne seras plus jamais. J’ai aimé une illusion, un être qui n’existait pas, un être de comédie, que désormais je voue aux gémonies. Je ne savais pas, il y a dix ans, en flânant sur le Capitole qu’un jour, loin de mes pensées et de mon cœur, je t’y abandonnerais, défiguré par le mensonge, la colère, l’opprobre et, nouveau Crésus, l’adoration du fleuve Pactole.

Autrefois, jeune, belle, conquérante, me croyant aimée, je marchais le long de la plage le cœur léger, accompagnée de ton image, de nos beaux jours recommencés, de cet amour de légende que je pensais partagé, heureuse de contempler le vert des vagues à l’horizon, si pareil au regard amoureux de tes yeux. Puis, ces temps derniers, je suis venue m’y recueillir en toutes saisons, le cœur lourd, l’âme déchirée, des larmes perlant à mes paupières, en me remémorant nos élans, tous ces hiers que j’avais cru heureux.  

Aujourd’hui, je ne veux plus que la mer me parle de nous, je n’attends plus rien de toi qui m’as trahie si souvent, tu peux rester ce simulacre dans la brume opaque des amours mortes, ce souvenir enseveli sous les cendres refroidies de flamboyants incendies, que le vent emporte comme flocons d’écume.

3 février 2023 Aimée Saint-Laurent © Chants des noces

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