Au soir de la vie
Au soir de la vie, il me restait un trésor, l’espoir de doux moments à venir, avec toi, tellement attendus tout au long des années. Espoir du partage simple et calme du présent, un rayon de soleil sur nos cheveux blancs, une tasse de thé pour deux, les souvenirs des beaux jours, l’éclosion d’une rose, le passage d’un nuage.
Je ne les vivrai jamais, tu m’as tout enlevé, l’avenir s’est refermé, tu as renié ta parole, tu es parti comme un voleur. A l’aube du dernier voyage, tu m’as abandonnée, laissée seule avec le hasard, les serments d’autrefois, et les ruines d’un amour trop fort pour toi. Sans pitié, tu l’as meurtri, assassiné, piétiné.
Dans notre trop grand lit, je respire seule, la nuit, apporté par les vents de l’été, le parfum du jasmin que tu avais planté, et je pleure de t’avoir trop aimé.
Tes jours loin de moi passeront comme un songe. Tel un feu de paille ton cœur brûlera. Il se consumera parmi les cendres de l’oubli et du regret qui ronge.
4 juillet 2023 Aimée Saint-Laurent © (Les nouveaux Chants de Pénélope)