L’enfer ici maintenant
La bombe larguée par surprise à l’aube
Mon cœur sombra au plus profond de l’abîme
Explosion des origines, Voie ensanglantée
Lambeaux de ma chair vive dispersés au firmament
Parmi les constellations sauvages
La tête me tournait
Le marteau du forgeron gitan cognait
Cognait sur l’enclume sous la lune
Celle de ton romancero, ô Federico !
Le 6 août avait aussi désintégré Hiroshima
La chaleur du jour devenait insupportablement intense
L’avenir se brouilla soudain sous la douleur
L’ancien cauchemar donnait l’assaut de nouveau.
C’étaient le même chagrin, la même colère
Qui dansaient l’infernale sarabande
Sur les tréteaux de mon théâtre d’ombres
C’étaient les heures tragiques d’autrefois qui revenaient
Comme d’inlassables déferlantes
Saccageant la grève des marées basses
Où je venais de fouler le sable d’un matin calme
Pour m’enivrer de grand air libre
C’étaient mes révoltes d’insurgée qui renaissaient
Avec les furieuses tornades surgies dès l’aurore
Pour ravager les fleurs qui commençaient d’éclore
En mon fragile jardin des chimères
Ci-gît désormais le cadavre de l’été
Sous le masque grimaçant de l’hiver.
6-10 août 2009