« When shall we three meet again
In thunder, lightning, or in rain ?
When the hurlyburly’s done,
When the battle’s lost and won » Shakespeare (The tragedy of Macbeth)
Toute la nuit le vent a soufflé comme une forge. Plaintes et gémissements des éléments déchaînés, ballet des feuilles mortes engouffrées sous le volet, dansant la sarabande sur le pavé de la chambre, fureur de la bourrasque au dehors, les grands arbres agités dans tous les sens, vacarme et sifflements des rafales indomptées, accourues d’outre Atlantique. Pluie battante. Ce chahut a pourtant bercé jusqu’à l’endormissement mes dérisoires inquiétudes de femme qui a traversé les affres de la vie.
La tempête n’est pas la guerre. Nous ne vivons pas le déluge de bombes, de missiles, de feu et de flammes déversés sur l’Ukraine depuis des mois, et maintenant sur Gaza. Pauvres malheureux ! Pauvres petits enfants ! Honte aux chefs de meutes !
Ici, l’électricité sera vite rétablie, des hommes s’y affairent. Il nous reste du pain, du lait, du miel.
Tous les diables de l’enfer ont beau se démener aux fourneaux de leur antre pour manigancer coups de tabac, grains, éclairs, tonnerre, rage et furie de la mer à l’assaut des terres, ruines et désolation, ce n’est pas la fin du monde.
La fin du monde, je l’ai vécue le jour où mon amour de toujours, devenu quelqu’un d’autre, un inconnu, est parti sans un au revoir.
2 novembre 2023 Aimée Saint-Laurent © Nouveaux chants de Pénélope