Ni Dieu, ni maître
Toi qui as semé le vent imprudemment
Tu feras connaissance avec mes tempêtes
Ignorais-tu que je suis orages, cyclones, ouragans ?
Le courage des Barbares fermente en mes veines
Et les sabots de mon cheval aussi
Mettent toute terre à nu où ils se posent
Et leurs quatre fers lancent de meurtriers éclairs
Lorsque cavalier de l’apocalypse aux éperons de lumière
Pour harceler plus sauvagement dans sa fuite mon adversaire
Je redouble de vitesse et de haine aux confins des ténèbres
Les diamants d’Orient à la poignée de mon glaive
Brûleront de leurs mille feux magiques
La rétine de tes yeux éteints que la terreur égare déjà
Et je plongerai avec plaisir ma lame incandescente
Dans la chair flasque de ton cœur lâche
Et j’attendrai de te voir gisant, foudroyé, suppliant
Pour pousser mon pur-sang vers d’autres horizons
Et chanter ma victoire de guerrier-poète
Sous d’autres cieux de mes conquêtes. Ivre de volupté
Je jouis du monde qui m’appartient et partout je fête
Ma liberté d’homme sans Dieu ni maître.
12 septembre 1992