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Nicole Péruisset-Fache

Professeure agrégée honoraire, Docteure de l'Université de Rouen, Qualifiée aux fonctions de maître de conférences, Chercheure en sciences humaines indépendante, poète à ses heures

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Billet de blog 8 avril 2022

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Avril mauvais

Avril en averses, en fleurs dépouillées et sautes de vent, avril désespérant. Perles de pluie par myriades glissant sur les vitres. Larmes des femmes qui ont fui la guerre, des femmes trahies, des femmes abandonnées. Les peuples attendent leur printemps. Sera-ce vainement ?

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Avril mauvais

Avril en averses, en fleurs dépouillées et sautes de vent, avril désespérant. Perles de pluie par myriades glissant sur les vitres. Larmes des femmes qui ont fui la guerre, des femmes trahies, des femmes abandonnées. Les peuples attendent leur printemps. Sera-ce vainement ?

Les siècles sédimentent en silence. La mer, grosse d’infinies tragédies et de notre insignifiance d’humains, a englouti mon si radieux passé, illusoire. La mer que nous aimions contempler ensemble, la mer où nous aimions nager ensemble, la mer de notre histoire qui me rendait rêveuse en ton absence, quand elle prenait la couleur de tes yeux.

Tu m’avais regardée tendrement pendant tant d’années quand, un jour, tes yeux m’ont lancé des éclairs de colère et de haine et laissée incrédule, désemparée. Qui ai-je aimé ?

Avril n’est plus ce sourire d’autrefois sur ma vie. Le ciel bleu de cobalt sous lequel ondulent les champs de colza au soleil n’éveille plus l’éclat de ma joie d’exister pour toi. La beauté du monde, tu l’as sans pitié emportée pour l’offrir à une autre. Mon cœur ne s’émeut plus à la vue des premières hirondelles. Les petits bonheurs ont sombré au néant des amours assassinées.

Dieu me garde d’ouvrir la boîte aux souvenirs ! Elle exhale le parfum méphitique d’un monde qui s'est écroulé quand tu m’as exilée.                       7 avril 2022      Aimée Saint-Laurent ©

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