Vestiges
Lambeaux de souvenirs accrochés au paysage
Comme haillons hagards des bonheurs passés
Déchiquetés par le temps et l’explosion de ta colère
Mon rêve de Toi injustement arraché, brutalisé
Mille morceaux brisés d’un amour soudain saccagé
Piétiné sous les sabots de la horde sauvage
Cris de haine et de mort prononcés par l’Aimé défiguré
Devenu sans crier gare l’ennemi, l’étranger, l’Absent
Réduits à néant les jours d’été ensoleillés
De bains de mer, d’horizons bleus, de cerise mûre
Nouveau désastre parmi toutes les apocalypses
Ecuelles vides des enfants affamés, blessés achevés
Forêts avalées par les bulldozers ou le feu
Peuples en déroute à travers les déserts des continents
Le chaos du siècle crépite d’armes automatiques
D’êtres hurlant de douleur de l’Amérique à l’Afrique
Et je reste effarée devant tant de sang versé
L’enfer a ouvert grand ses portes et vomit ma vie
Les tempêtes ont englouti nos silhouettes unies
Aux gouffres des amours mortes et ensevelies
L’éternité rôde en silence autour de la maison
Danse macabre des étoiles qui éclairaient mes nuits
Et que ton souffle sans pitié a éteintes d’emblée
Malheur sur mon destin pour les siècles des siècles
7 août 2021