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Nicole Péruisset-Fache

Professeure agrégée honoraire, Docteure de l'Université de Rouen, Qualifiée aux fonctions de maître de conférences, Chercheure en sciences humaines indépendante, poète à ses heures

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Billet de blog 9 octobre 2024

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Le thé (à Paul, mon époux si anglais)

Nous prenions le thé devant la cheminée de la chaumière

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Le thé (à Paul, mon époux si anglais)

 Nous prenions le thé devant la cheminée de la chaumière, tandis qu’une flambée rougeoyait et crépitait dans l’odeur âcre de la fumée et le parfum fruité du bois de pommier brûlé, tandis qu’incessante la pluie d’automne tambourinait et ruisselait en longs filaments brouillés sur la baie vitrée.

Loin de nous, les horreurs du monde, les guerres, les catastrophes, les épidémies, le malheur des peuples, et les nouvelles alarmantes du nombre de morts anonymes ici et là, du chiffre vertigineux des honteux milliards de dollars des banquiers, déversées par toutes les radios de la Terre.

 Ensemble, dans la douce chaleur du foyer, nous goûtions la paix, que nous savons en équilibre provisoire toujours sur la crête du destin, le bonheur, que nous savons illusoire et fugace, et qui tient à si peu de chose : s’aimer, l’arôme du thé anglais, « a cup of tea makes you better », disait souvent ta mère, tellement civilisée.  

Aujourd’hui, c’est sur mon visage que ruissellent les perles brûlantes du chagrin, et dans mon cœur que la tempête n’en finit pas de gémir. Nous ne prenons plus jamais le thé ensemble, ta présence aimée n’est plus pour moi qu’un joli souvenir, et je serre entre mes mains la tasse de porcelaine qui était la tienne avant d’y poser les lèvres.

9 octobre 2024 Aimée Saint-Laurent © Chants du passé aboli

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