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Nicole Péruisset-Fache

Professeure agrégée honoraire, Docteure de l'Université de Rouen, Qualifiée aux fonctions de maître de conférences, Chercheure en sciences humaines indépendante, poète à ses heures

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Billet de blog 11 août 2021

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Poème du 7 juin 2010

Là-bas, au loin, l’écœurante rumeur du monde, villages et paysages à feu et à sang, la haine, la poussière, le bruit, la fureur des dieux imaginaires … Les dollars voyagent de main en main, les cours de la Bourse montent et descendent, les jets des hommes d’affaires se croisent dans le ciel

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

                                             « La vraie vie est absente »

                                                           Arthur Rimbaud                                                        

 Le temple de l’amour

             Là-bas, au loin, l’écœurante rumeur du monde, villages et paysages à feu et à sang, la haine, la poussière, le bruit, la fureur des dieux imaginaires … Les dollars voyagent de main en main, les cours de la Bourse montent et descendent, les jets des hommes d’affaires se croisent dans le ciel, les armes crépitent, les femmes et les enfants crient et pleurent, la guerre fait sa ronde par monts et par vaux, suivie de la famine et la maladie, les soldats se rêvent en héros, l’Histoire se répète, et demain devient hier, le sable des jours n’en finit pas de s’écouler. Les humains s’agitent, s’entretuent, souffrent, travaillent et peinent, trois petits tours et puis s’en vont, comme à la télévision. L’éternité des cimetières ronge les souvenirs, tandis que les savants songent et méditent. Les livres cherchent à percer le mystère, imaginent mille solutions. Qui les lit ? Comment comprendre ? C’est toujours la même histoire de pouvoir, d’amour et de mort.

             Dans la solitude de notre jardin vert, le jet d’eau des sagesses orientales tintinnabule. Parmi les iris d’or, la rivière immémoriale accroche aux plantes de la berge de fragiles bulles multicolores qui éclatent une par une. Ma main abandonne au vent le volume décevant dont il vient froisser les pages dans l’herbe. Toutes voiles dehors, les nuages traversent incessamment l’azur transitoire, les arbres bruissent dans la fraîcheur d’un souffle d’air qui disperse l’odeur des roses affalées sous la chaleur. Dissimulé dans les feuillages, un merle dont les plumes parfois chatoient s’égosille à loisir : grâces rendues au Soleil de l’été ou chant de séduction programmé ? Parfois, le coucou jouant à cache-cache intervient comme pour participer à la symphonie éphémère. Le temps poursuit sa course effrénée en ton absence, mon Aimé absolument. Notre maison t’attend, et comme on psalmodie des prières, j’y emplis des vases de fleurs pour célébrer ton retour.

                       7 juin 2010                                                                                            

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