« Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher. »
Baudelaire (L’Albatros)
Poésie, ma solitude, pic d’un Everest
Si près de la lune, du soleil, du vide,
Que je n’ai jamais vaincu ni par l’ouest ni par l’est
Lot de tous les rêveurs, même ce riche exilé, Ovide.
Personne sur terre de son vivant ne partage
Les émois du poète là-haut sur son nuage
Il reste seul à affronter les courants de la vie
Ballotté, conspué, haï, attirant la foudre et l’envie,
Mal aimé toujours, n’est-ce pas Guillaume,
Mon frère lointain, toi qui aimais les femmes
Et les chantais dans ce tien royaume
Pourtant fait de boue, de sang et de vague à l’âme,
Guerre maudite où la solitude avait pour visage
La mort au bout des fusils, dès le plus doux âge.
Poésie, chant pour l'Aimé de toujours
Qui m'oublie et fait l’enfer de mes jours,
Poésie, ma solitude, mon chagrin, mon exil
Loin de Lui, de la douceur de sa peau parfumée
De sa voix, de nos baisers à l’ombre de ses cils,
Poésie des bonheurs d’autrefois partis en fumée
Qui me visitent dans mes rêves souvent,
Pour lui poussière qu’a emportée le vent.
19 juillet 2021