Souvenir de Pasargades
Flânant dans Persépolis, puis effleurant de mes pas le site grandiose de Pasargades, je songeai à la fatale destinée des plus riches, des plus belles, des plus royales cités du monde antique. Elles ne dressent plus aujourd’hui, sur les sables du temps, que le squelette de leurs élégantes colonnes, élancées à l’assaut du ciel en implorant désormais des passants leurs pensées contre l’oubli.
Comment aurais-je pu deviner que c’était là, à mon insu, l’avenir que tu destinais à ce que naïvement je prenais pour « notre » amour ? Un champ de ruines sous les étoiles…
Tu as voulu, dans ta folie, me briser les ailes. Tu as voulu me réduire au silence, me faire disparaître, me vouer à l’inexistence, me condamner à n’être plus que poussière. Tu as failli réussir. Mais tu n’es pas Dieu, seulement un fieffé scélérat, un rat. Et j’ai déjoué les plans maléfiques conçus dans ta bauge, et fait de toi le vieillard comique d’un médiocre vaudeville.
Aujourd’hui, mon cœur s’envole vers les étoiles, vers un avenir sans toi, loin de la monotone grisaille de l’être prétentieux que tu es devenu, loin de l’univers glauque où tu te vautres, loin des chaînes d’un amour trop immense pour toi, enfin libéré de ses entraves, tandis que tu vis au ras des betteraves.
J’ai perdu mon temps pour toi, j’ai perdu ma vie pour toi. Mais le firmament m’attend, avec la lumière de ses fleurs d’or, la danse des galaxies et la chanson du vent.
15 juillet 2023 Aimée Saint-Laurent © (Chants de guerrière)