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Professeure agrégée honoraire, Docteure de l'Université de Rouen, Qualifiée aux fonctions de maître de conférences, Chercheure en sciences humaines indépendante, poète à ses heures

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Billet de blog 16 janvier 2023

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Menus travaux

J’épluchais les pommes de terre pour le repas, c’était t’aimer. Je pelais les carottes, c’était t’aimer. Au potager, je cueillais fraises et radis que tu cultivais, c’était t’aimer. Les mains dans la farine, je pétrissais la pâte d’une tarte ou d’une pizza, c’était t’aimer.

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« Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour »  

                                         Pierre Reverdy

Menus travaux

J’épluchais les pommes de terre pour le repas, c’était t’aimer. Je pelais les carottes, c’était t’aimer. Au potager, je cueillais fraises et radis que tu cultivais, c’était t’aimer. Les mains dans la farine, je pétrissais la pâte d’une tarte ou d’une pizza, c’était t’aimer. Je surveillais la cuisson des spaghetti, ton plat préféré, c’était t’aimer. Je préparais un Biscuit de Savoie, des Gâteaux battus de Picardie, je mitonnais une soupe à la tomate selon la recette anglaise de ta mère que nous chérissions tant tous deux, c’était t’aimer, c’était aussi aimer en toi, choyer, le bel enfant que tu avais été. Je surveillais la cuisson du riz au lait, c’était t’aimer. Pendant près d’un demi-siècle, mes mains ont épluché, pelé, pétri, préparé, pour ton plaisir, pour ton confort, pour ta santé. Réaliser ces menus travaux, c’était t’aimer, c’était chérir ta vie, c’était te protéger des atrocités du monde dans notre univers de paix, c’était t’offrir toute ma tendresse de femme restée amoureuse de Toi. Je ne le faisais que pour TOI. Je lavais, j’étendais, je repassais, je rangeais le linge dans les armoires. J’époussetais et cirais les meubles et les parquets, je frottais les pavés. Je cueillais narcisses et roses du jardin, j’en emplissais les vases. Tu trouvais une maison propre et fleurie quand tu rentrais. Je le faisais pour TOI. Je me faisais belle dans le miroir, je me parfumais pour toi, je soignais mon élégance pour toi, je t’offrais les fruits de mon travail, j’honorais ton nom partout où je passais. A ton retour, mon sourire, mes bras noués en arabesque, mes baisers t’accueillaient, ils n’attendaient que toi, impatients de retrouver Celui qui faisait pour moi la pluie et le beau temps.

Et j’écrivais des poésies pour célébrer ton existence, célébrer notre Rencontre, éterniser notre amour, pour moi ce miracle, l’unique astre du jour et de la nuit qui illuminait mon existence, tout au long de ton absence abhorrée, tout au long de ta présence adorée. T’avoir donné ma vie, c’était t’aimer.

De nos jours anciens, il ne reste plus rien, sinon mes poèmes et ton silence.

16 janvier 2023     Aimée Saint-Laurent ©   Chants de la vie simple 

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