Vanité aux fleurs de lis
J’attends
qu’y a–t-il donc à attendre ?
les heures qui sonnent là-bas
à toutes les tours des villes d’Europe
effarouchant tour à tour les oiseaux du jour
emportent dans leur danse hélas
nos rendez-vous, nos soirs de fête
nos amis de rencontre et de toujours
dispersent aux vents du monde
nos regards nos espoirs et nos chances,
effacent le pas des êtres le passé des choses
qui nous brisaient le cœur de leur présence
de leur absence dense de leur froideur
scandent nos questions à jamais sans réponses
indifférentes aux chants de guerre aux cris de paix
aux milliards d’hommes que nous sommes
riches de nos haines et de nos choix de lâches
désertés d’âme et de visions,
effeuillent les pages de mon livre abandonné
aux jeux de cache-cache de l’arc-en-ciel,
et flétrissent les fleurs de lis au blason de ma beauté
J’attends
quelle joie ou quelle peine à vous attendre ?
28 mai 1993