Nuages annonciateurs d’orages
Les nuages de l’automne courent dans le ciel tourmenté
Les grands arbres roux attendent d’être effeuillés
Ce ne sont pas des nuages, là-bas, à l’Orient
Mais les énormes fumées blanches de l’explosion des bombes
Qui sèment la mort en Palestine comme en Ukraine
Et des éclairs strient le ciel de l’Arménie martyre
Les souvenirs se bousculent dans ma mémoire
Les pleurs ruissellent sur des visages étrangers
Et s’accumulent dans le cœur des femmes endeuillées
Des enfants sont blessés, amputés, ensanglantés, tués
Des images de guerres affluent sur tous les écrans
Des soldats en armes surveillent des frontières fictives
Fiers de leurs uniformes et de leur droit de mort
Obéissant à l’ordre d’aller se faire tuer pour rien
C’est toujours la même histoire qui recommence
Depuis l’Iliade et l’Enéide. Les chefs n’ont rien compris
Ils fomentent dans leurs QG le feu d’artifice final,
Rêvant d’une humanité réduite en poussière
D’une planète pulvérisée, hantée par des ombres
Notre galaxie, la Voie lactée des anciennes poésies
Ne gardera aucune trace du miracle de la Vie
Et l’Univers se refermera sur l’Histoire anéantie,
Sur les ruines des chefs d’œuvre et la Beauté englouties
Sur le bruit et la fureur du monde
Dans le silence éternel de l’inexorable nuit noire.
Aimée Saint-Laurent © 22 octobre 2023