Chant de guerrière
Ce sont vents d’indéchiffrable violence
qui accrochent aux griffes noires des arbres morts
leurs oripeaux de voyageurs sans foi ni loi
ce sont paroles outrageant le cœur de l’être
que prononça l’ange déchu qui vous habite
paroles que je disperse aux vagues du temps qui passe
elles disparaissent comme larmes versées depuis les origines
par femmes de toutes races, confiantes, persuadées, trahies
dont le silence des tombes a scellé les plaintes étouffées
ce sont drakkars d’incorrigible audace
qui naviguent par haute mer d’écume et de glace
en quête de forêts et de fleuves, ce sont chefs de haut rang
qui gardent le font levé, l’œil vigilant
dans l’éblouissant appel du jour, les affres de la nuit
ce sont ancêtres de sang intègre, d’honneur vaillant
d’âme rebelle, ancêtres issus de glaise
qui m’enseignèrent le verbe franc et la voie noble
ce sont armes loyales aux flancs de ma cuirasse
et que je porte au clair, batailles resplendissantes
que sans crainte, de face, je livre à l’assaillant
ce sont révoltes au nom de tyrannie qui guident
mes pas de guerrière, ce sont tempêtes d’étrange force
qui arrachent les liens, sauvage assaut, de ma chevelure
ce sont rafales d’imprévisible résurgence
que vous avez déchaînées, rendez-vous ! rendez-vous !
mes cavaliers et mes archers n’auront de cesse
de poursuivre et d’abattre Méphistophélès.
16 novembre 1993