« Ambiance des cafés, du quartier que j’ai sous les yeux, je t’ai créée de ma joie et de mes peines, grâce à tant d’incidents et de circonstances, et maintenant, tout entière, tu t’es pour moi chargée de sens. »
Constantin Cavafy (1863-1933)
Dimanche de fin d’été
L’été qui chez nous n’a même pas commencé touche déjà à sa fin, vents d’équinoxe trop frais accourus du nord-ouest, nuages gris et blancs, gonflés des pluies prochaines, soleil joyeux encore brûlant jouant à cache-cache en ce dimanche après-midi. Parkings saturés de voitures dans tous les sens. Familles de sortie pour voir la mer et les bateaux du port ; Coca-Cola de rigueur pour tous aux terrasses des cafés.
Ici, le patron chinois petit, maigre, voûté, ridé, s’active de même que sa femme et sa fille, de quelle Chine ont-ils échoué ici ? Une lavette à la main, il essuie les tables que les clients viennent de quitter.
Le pont se lève ; entre les piles se glisse un voilier d’opulent plaisancier.
De vieux couples enlaidis par l’âge et la maladie déambulent main dans la main. Ils tiennent l’un à l’autre malgré les vicissitudes de la vie et se réjouissent de l’après-midi.
J’aurais tant aimé, comme eux, flâner à côté de toi, au hasard, par les rues de ta ville, notre ville. On nous disait "couple romantique".
Nous aurions pris le thé dehors en savourant l’instant présent. Quand sommes-nous venus ici pour la dernière fois ? Qu’il est loin le temps qui ne reviendra pas !
23 août 2021