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Nicole Péruisset-Fache

Professeure agrégée honoraire, Docteure de l'Université de Rouen, Qualifiée aux fonctions de maître de conférences, Chercheure en sciences humaines indépendante, poète à ses heures

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Billet de blog 24 juin 2023

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Guerrier de Xi'an (2)

Malgré la proximité du Huang He, le Fleuve Jaune, la sécheresse sévissait durement en ce printemps de 1974 dans cette région du Shaanxi, et menaçait d’empirer.

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Guerrier de Xi'an (2)

Malgré la proximité du Huang He, le Fleuve Jaune, la sécheresse sévissait durement en ce printemps de 1974 dans cette région du Shaanxi, et menaçait d’empirer. A Xiyang, il fut décidé par les responsables politiques du village qu’un puits d’irrigation serait creusé par une équipe de paysans pour faire face à la situation. Sept hommes dans la force de l’âge furent désignés pour la tâche : Yang Wenhai et Yang Yanxin, âgés d’une trentaine d’années, Yang Xinman et Yang Zhifa, trente-six ans tous deux, Wuang Puzhi, trente-sept ans, Yang Quanyi, quarante-six ans et notre Yang Peiyan, quarante-cinq ans.  Ce 29 mars 1974, il faisait chaud, malgré l’absence de soleil, à travailler dès le matin, et dégager toute cette terre à la main représentait un sacré travail au bénéfice de la collectivité. Encore quelques mètres et les terrassiers pourraient s’arrêter pour déjeuner. Ils avaient déjà creusé jusqu’à une profondeur de près de quinze mètres quand la pelle de Yang Zhifa heurta quelque chose qui émit un son bizarre. Le sommet d’une tête commença à apparaître puis la tête tout entière qui semblait les observer de ses yeux étonnés, sous les regards incrédules et terrifiés de l’équipe. Zhifa comprit que c’était une chose inerte, la dégagea, la détacha avec un marteau  et comme il était l’heure de rentrer au village, il l’y emporta, pensant que ce qu’il prenait pour une relique de bronze, une tête de bouddha provenant d’un temple, peut-être, pourrait être vendue pour le prix de quelques paquets de cigarettes. La rumeur se répandit parmi les villageois, chacun vint à la maison de Zhifa voir la trouvaille, y jetant un regard furtif, et Zhifa de raconter pour la quinzième fois, la vingtième fois, en l’enjolivant toujours un peu plus, l’aventure qui venait de lui arriver, d’autant qu’au village circulait depuis longtemps la légende de trésors enfouis.  Par superstition, personne n’osait toucher l’objet, de crainte que Bouddha n’exerçât des représailles contre les impies. Même si les temples qui n’avaient pas été détruits étaient maintenant fermés et plus ou moins abandonnés, mieux valait ne pas se faire remarquer des puissances célestes. Puis, quelqu’un suggéra de signaler  la trouvaille aux autorités de Xi’an et tous se rallièrent à cette idée de bon sens qui leur éviterait des ennuis.  En haut lieu, il fut décidé de venir y regarder de plus près et après de multiples démarches de bureau en bureau jusqu’à un comité responsable des antiquités, une décision fut prise et des fouilles commencèrent. 

(à suivre) Aimée Saint-Laurent © Nouvelles d'ici et d'ailleurs, de maintenant et de toujours

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