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Nicole Péruisset-Fache

Professeure agrégée honoraire, Docteure de l'Université de Rouen, Qualifiée aux fonctions de maître de conférences, Chercheure en sciences humaines indépendante, poète à ses heures

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Billet de blog 24 août 2021

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Poème du jour

Dans le calme de la nuit tiède que la pleine lune éclaire de son grand jour bizarre, j’entends une chouette quelque part, qui hulule son chant d’épouvante. J’étends le bras entre les draps pour y trouver ton corps comme autrefois

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El sueño de la razon produce monstruos (Le sommeil de la raison engendre des monstres). Goya

Nuit de pleine lune

Dans le calme de la nuit tiède que la pleine lune éclaire de son grand jour bizarre, j’entends une chouette quelque part, qui hulule son chant d’épouvante. J’étends le bras entre les draps pour y trouver ton corps comme autrefois, toi qui étais caresse sur mon âme d’écorchée vive, ma raison chaque jour d’espérer, de croire encore en l’homme, d’attendre demain avec un peu de joie au cœur.

Il n’y a personne, ma main ne te rencontre pas. Je n’existe plus pour toi. Sans état d’âme, tu m’as enfermée au tombeau de ta mémoire, recouverte d’une grosse pierre d’oubli, inscrite au Livre des Morts, sans horizon.

Tu as jeté au fond de l’eau nos bagues, le livre dépouillé de ma vie passée, les fleurs fanées de nos jeunes années, les bagages du seul voyage que je rêvais, découvrir le monde avec toi, l’admirer par tes yeux, le respirer par ton souffle, le sentir par le toucher de tes belles mains d’artiste, le goûter par ta bouche, le raconter par ta parole, l'entendre par ta voix, le transfigurer par la magie de notre amour. L'harmonie a explosé sous le poids de forces inconnues aux mains de démons noirs qui, s’étant emparés de ton cœur, y ont calciné serments et mots tendres. Il n'en reste que les cendres, maintenant dispersées par le vent.

Plus effrayant que jamais l’univers de solitude et de silence qui m’assiège, comme une horde de Barbares de sac et de corde piétinant mes poèmes et mes je t’aime, abandonnée à mes rêves d’amoureuse, à mes chimères de chaque instant, aux monstres d’un présent sans pitié pour les sept douleurs des folles passions de femme.                                             

                                                                                                                                    24 août 2021

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