Vanité des vanités
Timide sourire du printemps sur un monde plus que jamais à feu et à sang
Sous la poésie de l’instant furtif, la haine, la guerre, enracinées dans l’animal humain, prédateur en chef, pourtant voué au plus parfait néant
Au jardin, jaune éclatant des jonquilles fragiles et vraies, qui dansent dans le vent, des bourdons butinant dans leurs corolles au soleil,
Vanité futile des importants déguisés en puissants qui n’ont cure de la beauté du monde mais, gonflés d’orgueil, soignent leur apparence trompeuse et fugace
Souvenir de l’ombre disparue, de l’inconnu qui vécut ici si longtemps, que j’aimais follement sans deviner que son image était factice, que sa parole n’était que miel et mensonge avant de devenir brutalement assassine puis silence, qu’il n’était que trahison, piétinant mon amour et mon pardon
Mon inutile pardon n’existe plus, le destin attend son heure avec ses pièges, ses sortilèges, tu n’en sortiras pas indemne, son glaive menace au-dessus de ton paraître, ton tour viendra de comparaître
Le dieu que je chantais n’était pas de marbre mais de plâtre, je l’ai déboulonné, il a basculé, je l’ai achevé à coups de hache et réduit en poussière que la pluie emportera jusqu’à la rivière pour les siècles des siècles de l’oubli
Mes chansons d’amour ne parlent plus que de solitude et de pleurs, mon cœur saigne encore sous des monceaux de fleurs mortes, colombe sacrifiée aux caprices de ton hubris, de ta noirceur. Elle renaîtra de ses cendres, crois-en mes prophéties de Cassandre, blanche immaculée dans la lumière de Vérité.
Un autre monde surgira alors, par un beau matin d’été, de l’antre méphitique de tes démons morts et des délires de l'Histoire.
25 mars 2023 Aimée Saint-Laurent © Chants de guerrière