« Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille » Baudelaire
Le Golgotha, partout et toujours
Ma souffrance n’est rien à côté de la vôtre, Jésus de tous les temps, vous, femmes et hommes, les réprouvés, les isolés, les migrants, les réfugiés, les exilés, les prisonniers politiques, les condamnés à mort, vous les femmes abandonnées, blessées dans votre cœur, dans votre chair, dans votre dignité, simplement parce que vous êtes femmes. Que votre grande douleur me donne la force de dépasser la mienne, en regard si dérisoire, et de répondre par l’amour et le pardon, à la cruauté de celui que j’aime, qui ne veut plus m’aimer.
Innocent, toi le Jésus de notre enfance, comme tous les affligés du monde, toutes les victimes de l’injustice des puissants, les hommes t’ont condamné, harcelé, torturé, blessé, cloué à la lourde croix de bois qu’ils t’avaient obligé, épuisé, à porter sur l’épaule tout le long du chemin qui monte au Golgotha, avant de te mettre à mort. Pour l’exemple.
Ton supplice parle pour toutes les victimes de l’Histoire ; elles sont des millions, un jour livrées aux mains des Barbares, tourmentées, mutilées, martyrisées, massacrées, pour une idée, une parole, un cri, un regard.
Les cruels soldats en armes t’ont, pour en rire, tendu une éponge imbibée de vinaigre quand tu avais soif. Et tu n’as répondu à leur violence, à leurs sévices, à cet assassinat, que par ta douceur, et tu as demandé à ton dieu de pardonner aux hommes. Tu avais déjà pardonné le traître Judas.
Tu savais que seul le pardon apporte la paix à ceux qui ont le cœur meurtri, à ceux qui tel Saül, plus tard devenu Saint Paul, ayant persécuté leurs semblables, trouvent leur chemin de Damas. Tu savais que seul le pardon signe la fin de toutes les guerres, que celles-ci seront jetées aux poubelles de l'Histoire.
Toujours démasqués un jour, les bourreaux sont à jamais damnés au tribunal du Temps et, dans la mémoire des vivants, relégués au rang de Barbares.
Que mon pardon et mon amour apportent alors la paix à celui que j’aime. 25 août 2021