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Nicole Péruisset-Fache

Professeure agrégée honoraire, Docteure de l'Université de Rouen, Qualifiée aux fonctions de maître de conférences, Chercheure en sciences humaines indépendante, poète à ses heures

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Billet de blog 26 avril 2024

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Que chaque jour nous soit miracle !

Aurais-tu enfin mesuré l’immense douleur que ton départ soudain m’a infligée ? Aurais-tu eu enfin pitié de mon inguérissable brûlure, de mon insondable chagrin ?

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                                    « Béni soit le jour et le mois et l’année,
                                     La saison et le temps, l’heure et l’instant
                                     Et le beau pays, le lieu où fus atteint
                             Par deux beaux yeux qui m’ont tout enchaîné. »

                                                         Pétrarque

 Que chaque jour nous soit miracle ! (à Paul)

Aurais-tu enfin mesuré l’immense douleur que ton départ soudain m’a infligée ? Aurais-tu eu enfin pitié de mon inguérissable brûlure, de mon insondable chagrin ? Ce chagrin qui pendant plus de mille jours et mille nuits a obscurci mon horizon, noirci mes pensées, incendié mon cœur dans les flammes de l’enfer qu’est devenu le temps sans Toi, ce chagrin qui a réduit ma vie en cendres et fait défiler dans mon âme des images de guerre, celles des prédictions de Cassandre.

L’oiseau Phénix serait-il près de renaître de son bûcher dans toute sa gloire ? Les jours vont-ils enfin retrouver à présent les douces couleurs de nos printemps d’autrefois ? Me prendras-tu un jour de nouveau dans tes bras ? Poserai-je encore parfois la tête à l’abri de ton épaule tellement rêvée ? M’offriras-tu le secours pour toujours promis de l’époux à l’épouse le matin des noces ?

Redeviendras-tu l’astre unique, depuis l’aube des temps destiné à briller jour et nuit sur ma vie, avant le fulgurant désastre, cet Hiroshima au plein midi de mon existence ? Redeviendras-tu Celui dont j’ai tant attendu l’espoir et la lumière ? Celui que, peinant à imiter les chefs-d’œuvre du passé, mes poèmes tentent de chanter depuis l’étrange Rencontre ?

Mon amour pour toi, c’est l’immortelle passion de Dante pour Béatrice, de Pétrarque pour Laure, de Ronsard pour Marie, même si, à côté des leurs, si beaux, mes poèmes ne sont que pauvres lambeaux de palimpsestes, pauvres restes de textes dont les vents du destin n’ont point encore dispersé les menus morceaux lacérés, aux méandres de la mémoire, parmi le chaos du monde.

    26 avril 2024 Aimée Saint-Laurent © Ephéméride 3, Renaissance

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