Carnaval funèbre (à la mémoire de Rémi Fraisse et de tous les Justes qui ont rêvé d’un monde meilleur)
Le sourire du printemps ne saurait dissimuler la face grimaçante de l’ancien monde toujours présent. Impossible de se réjouir du Renouveau ! Seuls des monstres guerriers font la ronde autour de nous, des hommes en noir, anonymes violents, bottés, casqués, surarmés, indifférenciés. Nous cueillerons bientôt les fleurs de la saison et les déposerons avec nos larmes sur les tombes de tous les sacrifiés aux délires néolibéraux, à la finance, ennemie d’un certain rondouillard à la rose, détrôné par le rusé financier. Le temps des cerises aura toujours la couleur du sang des manifestants pacifiques.
La douceur du printemps qui vient là-bas commence à faire fondre la neige, éternel linceul des soldats morts pour un pays idéal. La chevauchée des Walkyries n’est plus un mythe d’opéra, c’est l’assaut en masse de mercenaires barbares à la solde d’un richissime suppôt du Kremlin, distraction sanguinaire des dieux d’un nouvel Olympe de marbre. Y siègent des oligarques poudrés, parfumés, de tous pays, pendant leurs indécentes agapes d’ambroisie et de nectar.
Ce printemps passera, puis un autre que bien des jeunes au cœur pur ne reverront pas, les puissances de l’argent ont déclaré la guerre à tous les peuples de la terre, la guerre à la Vie. Partout la révolte gronde. A quoi bon mettre des enfants au monde ? Femmes, levez-vous contre ce patriarcat d’un autre temps ! Soyez l’avant-garde d’un nouveau printemps des peuples ! Portez un coup fatal à leur carnaval ! Soyez l’avenir, la civilisation, le plus beau, le plus fier sourire ! Soyez les Mariannes d'une nouvelle ère, d'une nouvelle France !
28 mars 2023 Aimée Saint-Laurent © Chants de guerrière