« C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons. »
Arthur Rimbaud (Le Dormeur du Val)
Un coin de Normandie
A l’ombre des grands arbres verts, la rivière murmure sa chanson millénaire
Elle poursuit, inlassable, sa course vers la mer et les sables
Au miroir des eaux courantes, s’effacent les étés, les hivers, les amours humaines, les adieux et les guerres
Parmi les vaguelettes ondoient les algues, glauques cheveux d’invisibles naïades
S’y mêlent désormais aux mélodies de Schubert que j’y entends depuis longtemps en passant,
Les sanglots amers de mes douloureux chagrins de femme
Mais l’existence, inouïe pour moi, de l’ami venu ici irradie ce coin de paradis, pensée qui me console.
29 juin 2023 Aimée Saint-Laurent ©