Le "je" est une démarche consciente sur les mots que j'écris à l'instant. Il me permet de laisser une empreinte plus prégnante sur l'impalpable qu'est ma pensée. Exercice des plus impudiques que de jouer avec les mots comme des notes sur une portée au travers desquels l'autre lira ce qu'il voit, ce qu'il entend. Avec peu d'entre eux, je peux dire beaucoup, ou bien le contraire. Tout est question d'humeur, d'envie, de besoin de fantaisie ou d'une réflexion plus approfondie.
Ce cheminement me mène à des conclusions incertaines, si conclusions il y a, mais j'y trouve au bout ma récompense, cette petite part de vérité qui est en moi, tel le fragment d'un puzzle perpétuellement inachevé.
Cette infime pièce d'un si vaste ensemble tend à la quête de ma vérité. Elle est source de jubilation, d'intenses moments de bonheur. Je me suis tant entendue dire : "Ne te réjouis pas trop vite", l'autre n'ayant pas compris que je me réjouissais de peu. Ce peu m'ouvre des portes à l'infini, il m'offre l'accessibilité au monde, à la vie. Cet espace de liberté n'a pas de prix, je mesure ma chance. C'est en m'ouvrant au monde que je peux mieux me comprendre et que j'avance indépendamment des courants de pensée, des mouvances, de l'air du temps. J'ai conscience de n'être qu'une parmi tant d'autres vies dans un monde fini, partie de l'infini. Je suis donc peu et beaucoup à la fois.
La vie est précieuse et mérite respect et bienveillance. Elle est un grand théâtre, celui de l'absurde où s'offrent en spectacle des querelles intestines au sein de notre plus belle communauté qu'est l'humanité appartenant au vivant. J'y cherche des clowns et j'ai du mal à les trouver. Ils se font si rares ceux qui posent un regard tendre sur le monde, un regard triste ou joyeux. Ils me font rire ou pleurer, ils sont la vie, une part de vérité...
16 janvier 2014