
Faire taire les autres...
Les frapper chaque fois qu'ils écrivent...
Les menacer de mise en garde à vue...
Chez moi, cela s'appelle "la censure"?
Ce que je viens de subir pour l'affaire Seznec me laisse pantoise.
Le 4 novembre dernier, au J.T. soir de France 3 Bretagne, à l'occasion d'un sujet sur le 90ème anniversaire du procès de Quimper, Bernez Rouz, dont l'ouvrage "L'affaire Quéméneur Seznec - Enquête sur un mystère" est la référence, me cite.
A ma grande surprise.
Il me cite très brièvement pour mon blog sur la piste de Lormaye.
C'est vrai que j'ai bossé comme une dingue. Que cela ne date pas d'aujourd'hui.
Que je bosse sur l'affaire Seznec depuis 22 ans.
Et que, depuis l'ouverture de mon blog, en août 2010, j'ai 280 articles au compteur !
La réaction est immédiate sur le forum J.A.C. Justice Affaire Criminelles. Où un aficionado écrit un post dans les deux minutes qui suivent pour dire que c'est une honte que l'on m'ait citée.
C'est un forum que j'aime plutôt bien. Et où le modérateur a bien du mérite à gérer tout ce petit monde.
Je ne me soucie pas de cette réaction épidermique.
Après tout, pour eux, je ne suis qu'une femme, et surtout, surtout, oui, lisez-moi bien : je ne suis pas bretonne...
Le pire reste à venir.
Sur le même forum, je me rebelle devant les mensonges de l'un des intervenants.
Cela va me coûter chaud.
Comediante... Tragediante...
Il me fait savoir que je l'ai injurié. Ce qui n'est certes pas mon style.
Mais il ajoute qu'il a l'intention de me faire mettre en garde à vue.
Au début, cela me fait plutôt rigoler, pour mettre quelqu'un en garde à vue, il faut quand même le procureur, un juge, etc...
Mais il persiste et signe.
Maître Denis Langlois - qui est un homme de paix - tente vainement d'intervenir.
Là, je commence à m'inquiéter.
Mais je connais la procédure que doit suivre une plainte. Fut-elle injustifiée.
On la dépose à la gendarmerie locale (oui, ils sont en province et moi aussi). Qui la transmet (ou pas, selon) au procureur du département. Qui, lui, juge s'il y a lieu de donner suite. Ou pas.
S'il souhaite donner suite, le procureur du Finistère la transmet au procureur d'Eure-et-Loir.
Qui, là aussi, juge s'il souhaite donner suite ou pas.
S'il souhaite donner suite, il demande une enquête. Qui est diligentée par les gendarmes locaux.
Et bien...
Et bien ça ne s'est pas du tout passé comme ça.
Les gendarmes de ma petite ville ont glissé un papier dans ma boîte à lettres me demandant de joindre par téléphone un certain gendarme du Finistère.
Comme je suis du genre à faire face tout de sute. Je l'appelle.
Même si je suis suprise par la méthode.
Là, le gendarme en question, me reproche d'avoir été grossière à l'égard de ce blogueur. Ce qui est faux. Comme il le soutient, je finis par lui demander s'il a ou non vu les injures incriminées...
Il me sermonne "pour le principe". Me rappelant que je dois être correcte avec les autres.
Il me demande mon numéro de téléphone fixe, puisque je suis en liste rouge.
Et j'ai la sottise de lui donner.
Je n'ai pas réalisé un seul instant qu'il pouvait être pote avec le blogueur qui a déposé plainte.
Que c'est la grande entraide des Bretons entre eux, qui, dans le cas présent, n'est pas glorieuse.
Quelques temps après, je vais être tellement harcelée au téléphone que je suis obligée de demander un changement de numéro. Et, là, oui, je pense que mon numéro a été transmis au blogueur.
Fin de la première partie.
Ailleurs et autrement, je suis harcelée par un autre blogueur.
Avec qui, j'ai eu le grand tort de correspondre.
Il me suit partout.
Mot à mot.
Sur Twitter, sur les autres réseaux sociaux, sur les forums, sur les commentaires des blogs...
Chacun de mes mots est analysé. Et je le prends dans la tête.
Comme je ne réponds pas et que je l'ai collé en liste noire, il va me faire vivre l'horreur.
Sur le blog J.A.C. justement.
Il initie un sujet rien que pour moi. Rien que pour me tabasser verbalement.
Cela dure un week-end entier, les 17 et 18 janvier dernier, jusqu'au moment, où, j'ai recours au modérateur pour que ce sujet, qui est une attaque personnelle et n'a rien à voir avec l'affaire Seznec, soit supprimé.
Entretemps ma santé physique en a pris un coup. Mon toubib me demande de prendre des distances.
Mais le tourbillon de la haine continue.
Ce blogueur-là aussi est finistérien. Et il agit sous pseudo. Donc tout lui est permis.
Les deux précités ont hurlé les premiers pour l'affaire "Charlie Hebdo".
Oui, ils ont bien été parmi les premiers à hurler pour la liberté d'expression.
Mais, dans leur tête, je devais être l'exception qui confirme la règle.
C'est vrai que je suis gênante à la fin.
Car c'est à moi, et à moi seule que Maître Denis Langlois a accordé sa première interview sur son futur livre.
Lui, il connait mon boulot et mon honnêteté.
Les deux autres ne connaissent que leur amertume et leur jalousie.
Oui, je vais arrêter d'écrire sur l'affaire.
J'ai mis mon blog en arrêt provisoire.
Je ne m'exprimerai plus sur J.A.C.
Je ne peux plus me permettre de vivre ce que je viens de vivre.
Mais si vous n'appelez pas cela de la censure, vous appelez ça comment ?
Liliane Langellier