Chers Palestiniens,
Il vous faut attendre au moins encore au moins deux ans. Soyez donc patients !
Monsieur Oded Eran, ancien responsable israélien dans les négociations entre Palestine et Israël s'exprime dans un interview sur Al Jeezira (en) dans l 'émission FROST :
«Depuis la divulgation il y a maintenant un mois des « Papiers de la Palestine » (*), nombreux sont ceux qui pensent que tout espoir de négociation entre les deux pays est sérieusement compromis.
Oded Eran questionné répond :
« Pour au moins les deux ans à venir, à moins de trouver de nouvelles formules pour les négociations ou un objectif, autre qu'un traité complet entre les 2 parties, nous sommes coincés car les palestiniens vont avoir à procéder à des élections, et bien qu'encore éloigné,les américains commencent leur propre cycle pour les élections dans 2 ans, la campagne ayant déjà commencé. Israël elle-même pourrait également avoir des élections à cause de problèmes internes. Ainsi, au vu des ces circonstances, je ne pense pas qu'un traité définitif puisse être conclu entre les Palestiniens et les Israéliens.
A moins que nous puissions trouver une alternative, comme l'évoquent les documents divulgués - et j'ai moi-même parlé en ce sens pendant presque deux ans – qui serait d'envisager un processus partiel et par étapes pour aller dans ce sens.
Il est clair que l'une des options les plus importantes est la solution de deux états. Et il serait peut-être possible d'y arriver par étapes sur le terrain. Il y a eu, par l'accord d'Oslo, une division en 3 zones : zone A où les Palestiniens ont une autorité complète civile et pour la sécurité , la zone B où le pouvoir est divisé en ce qui concerne la sécurité et la zone C où Israël à tout pouvoir, sécurité et civil.
Cette 3e partie représente 60% de la West bank. Elle a été mise en place pour des raisons de sécurité et d'installation de la population israélienne.
Cela ne menacerait pas la sécurité même si nous décisions de remettre aux Palestiniens la moitié de cette région sous leur contrôle.
Si j'étais le premier ministre en Israël, je serais bien sûr hésitant, compte tenu des remous dans la région, à prendre des risques sur la sécurité, mais je pense que si l'on acceptait de prendre des risques mineurs afin d'engager des étapes vers la mise en place des deux états, cela permettrait de faire avancer le processus et de donner une chance à l'établissement de la paix.
Les Américains ont perdu leur chance d'intervenir. Ils ont fait une erreur en se bloquant sur le problème des installations israéliennes. Et maintenant, ils sont confrontés aux difficultés des pays arabes et ils vont peut-être devoir se tourner vers d'autres priorités afin d'essayer de stabiliser certains pays arabes pour protéger leurs intérêts dans le Golfe et la Méditerranée. La sécurité d'Israël elle-même peut-être menacée.
En tant qu'israélien, j'aimerais voir la solution des deux états vivant côte à côte continuer à être envisagée. Ce serait un désastre majeur si cette option était abandonnée ou perdue. C'est pourquoi, étant donné qu'Israël ne peut pas prendre de décision sur les frontières définitives aujourd'hui, pour les raisons évoquées ci-dessus, nous devons le faire par étapes. Je pense que c'est la seule solution. Je pense que malgré sa démission, Saeb Erakat (*) aura un rôle à jouer dans ce processus car il est la mémoire des Palestiniens dans tout le processus de négociation et il est un négociateur très habile et très capable. Les Palestiniens ne pourront pas se passer de ses talents. Je pense donc qu'il sera part d'une façon ou d'une autre des négociations à venir. »
(*) Ce qui est appelé « the Palestine papers » sont des documents révélés par Al-Jazeera (média d'information couvrant les évènements dans les pays arabes) qui montrent au grand jour les détails des négociations entre les palestiniens et les israélites. Les compromissions faites par les négociateurs palestiniens, afin d'essayer d'obtenir un état palestinien, vont très loin et bien au-delà de ce qui était imaginé. D'où stupeur et colère du peuple palestinien en découvrant ce que contiennent les documents. Saeb Erekat, le chef des négociateurs palestiniens, mis en accusation par cette divulgation, a démissionné le 12 Février 2011.
source : Al-jazeera