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Billet de blog 14 août 2011

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Opération militaire égyptienne dans le Sinaï, avec l'accord d'Israël

L'Egypte vient de lancer l'opération militaire « Eagle » dans le Sinaï, en partenariat avec Israël semble-t-il, afin de lutter contre les séries d'attaques qui se perpétuent et se multiplient sur les installations pétrolifères, depuis la chute du Président Moubarak. La principale installation visée est le pipeline du Nord Sinaï qui alimente aussi la Jordanie.

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L'Egypte vient de lancer l'opération militaire « Eagle » dans le Sinaï, en partenariat avec Israël semble-t-il, afin de lutter contre les séries d'attaques qui se perpétuent et se multiplient sur les installations pétrolifères, depuis la chute du Président Moubarak. La principale installation visée est le pipeline du Nord Sinaï qui alimente aussi la Jordanie. Il y a eu également plusieurs attaques récentes (au moins 5) sur les installations du gazoduc alimentant Israël en Juillet dernier. Les autorités égyptiennes parlent de saboteurs et de gangs armés.

Des centaines de troupes se déploient dans la Péninsule du Sinaï jusqu'à Rafah et la frontière avec la bande de Gaza, afin de sécuriser la région. Vendredi 12 aout, des témoins ont vu le déploiement de plus de 1,000 membres des forces militaires spéciales, 1,000 officiers de police et 250 véhicules blindés.

Les forces de sécurité égyptiennes ont bloquées les entrées et sorties des villes du Nord Sinaï, les postes de police et toutes les autres zones sensibles, ceci afin de renforcer la protection des personnes et des biens selon le Général Abdul Wahab Mabrouk.

C'est une situation sans précédent. Il n'y a eu pratiquement aucun déploiement policier dans le Sinaï depuis le début de la révolution en Egypte. Ces régions étaient largement sous le contrôle des Bédouins.

Cette péninsule avait été occupée par Israël durant la guerre de 1967. Mais l'Egypte avait récupéré sa possession lors du traité de paix avec Israël en 1979. Ce traité de paix limite le nombre de troupes militaires dans la péninsule.

Que pensez de cette opération militaire de la part d'un " gouvernement provisoire " lorsque l'on lit l'article de l'hebdomadaire Al-Ahram

http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2011/7/20/ecop2.htm

Un héritage très embarrassant
L’attentat du 12 juillet contre le gazoduc vers Israël, le quatrième depuis la chute de Moubarak, le 11 février dernier, remet la question de l’exportation du gaz naturel égyptien à l’Etat juif au centre du débat. Aujourd’hui plus que jamais, l’équation, aux positions apparemment irréconciliables, se complique : d’un côté, le gouvernement transitoire, qui tient à respecter les accords signés sous le régime Moubarak, entretient le flou complet autour des négociations annoncées avec Israël et sur les détails du contrat conclu en 2000. D’autre côté, l’opinion publique égyptienne, profondément opposée à ce contrat, ne condamne pas sévèrement ce type d’attentat. Dans le même temps, certains actionnaires internationaux de la société EMG, en charge des livraisons, ont annoncé, un jour avant l’attentat, leur volonté de poursuivre l’Egypte devant la Cour internationale d’arbitrage à Washington. Ils demandent 8 milliards de dollars de dommages et intérêts pour rupture du contrat.
Les responsables égyptiens ont toutefois assuré qu’aucun procès n’a été intenté à ce jour. « Les actionnaires israéliens, américains et thaïlandais d’EMG ne pourront pas intenter un tel procès. Il faut être une personne morale pour le faire, ce qui n’est pas le cas des actionnaires. C’est EMG elle-même qui devrait intenter le procès. De plus, il n’existe pas de telle clause de pénalité dans le contrat », explique Ibrahim Yousri, l’avocat qui avait intenté en Egypte le procès réclamant la révision du contrat d’exportation du gaz vers Israël il y a trois ans.
Par ailleurs, les actionnaires n’ont toujours pas expliqué comment le chiffre de 8 milliards de dollars de dédommagements réclamés a été calculé, alors que la valeur totale du contrat est bien inférieure, soit de 1,2 milliard de dollars seulement. « Si les actionnaires intentent un tel procès, leur chance de gagner est très limitée. L’Egypte pourrait simplement invoquer pour sa défense le principe de force majeure », renchérit Amr Hammouda, directeur de l’institut Al-Fostat pour les études pétrolières. Selon lui, l’Egypte peut revendiquer ce droit pour deux raisons : d’abord, la révolution qui touche le pays est considérée comme un état d’urgence. Et en deuxième lieu, la situation sécuritaire demeure instable, comme le reflètent les attentats contre le gazoduc. Ces propos renvoient donc à la question principale du débat sur les exportations du gaz vers Israël. L’Egypte pourra-t-elle annuler ou, au moins, renégocier le contrat considéré comme injuste avec Israël ?
Les autorités égyptiennes ont annoncé leur volonté de revoir tous les accords gaziers conclus sous Moubarak. Un accord avec la Jordanie pour augmenter les prix a déjà été conclu, alors que des négociations avec Israël sont en cours. L’ex-ministre des Finances, Samir Radwane, a récemment affirmé que l’Egypte cherchait à élever le prix du gaz exporté vers Israël, afin de gagner 4 milliards de L.E. (671,7 millions de dollars) supplémentaires par an. Or, ces négociations restent entourées de mystère. Le nouveau prix négocié avec la Jordanie n’a pas été révélé. Ibrahim Yousri, qui a eu accès au contrat, affirme qu’il est clairement en faveur d’Israël et qu’aucune clause ne stipule la renégociation des prix ou des quantités exportées. « Mais la justice égyptienne, qui s’est emparée du dossier depuis 2008, a imposé certaines restrictions que le gouvernement actuel doit respecter. Une décision prise par la cour stipule que le pays ne doit pas exporter de gaz naturel tant que le marché local en a besoin, ce qui est le cas », renchérit-il.
Prix jamais annoncé
De fait, l’Egypte importe du gaz naturel pour sa propre consommation à un prix supérieur à son prix d’exportation. De plus, le prix de vente des exportations vers Israël n’a jamais été officiellement annoncé. « Les responsables de l’ancien régime ont même refusé de le révéler à la justice », s’indigne Ibrahim Yousri. Selon lui, le contrat conclu stipulait la vente d’un million d’Unité Thermique Britannique (UTB) au prix d’1 dollar, un montant très inférieur au prix du marché international. Toutefois, le gouvernement égyptien a affirmé que le gaz n’a finalement jamais été vendu à ce prix. Après la signature du contrat en 2000, il a fallu attendre 5 ans pour débuter l’exportation, période durant laquelle le contrat a été renégocié. Malgré le flou qui entoure les termes du contrat, le prix de vente du gaz égyptien ne dépasserait pas les 3 ou 4 dollars, selon les estimations les plus optimistes. Un chiffre que les experts considèrent toujours beaucoup trop bas. « Notre gaz est de bonne qualité, connu sous l’appellation Sweet Gaz, et cela doit être pris en considération pour en fixer le prix. La Russie vend son gaz de même qualité à l’Allemagne à 8 dollars le 1 million d’UTB, les Iraqiens vendent le gaz de Bassora au même prix, de même que les Qatari aux Coréens. Le gaz égyptien ne doit pas être vendu à moins de 7 dollars », estime Hammouda.
En général, de tels contrats comprennent toujours un article stipulant une hausse des prix allant de pair avec une éventuelle hausse des prix du pétrole. La Russie, par exemple, a débuté ses exportations à 2,5 dollars par million d’UTB, avant d’augmenter graduellement pour atteindre aujourd’hui 8 dollars le million d’UTB sur le marché. Toutefois, le contrat égyptien avec Israël ne comprend pas un tel article. Selon des informations publiées dans la presse israélienne, il semble que l’ancien gouvernement égyptien ait signé secrètement d’autres contrats d’exportation avec Israël. Ampal, le partenaire israélien d’EMG, avait dévoilé, il y a trois mois, l’existence de trois accords conclus en 2009 entre le gouvernement égyptien et Israël, afin de multiplier les quantités de gaz égyptien exportées vers Israël. Selon ces accords, le prix du gaz égyptien était fixé à 3 dollars par million d’UTB pour une période de 18 ans. Et toujours selon la presse israélienne, de nouveaux contrats étaient sur le point d’être conclus avec l’Egypte avant le déclenchement de la révolution. Nous ne sommes manifestement pas au bout des surprises que l’ancien régime nous a réservées.

Marwa Hussein

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