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Billet de blog 21 octobre 2011

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Fantaisie naïve n° 5 : Féminisme ou Utopisme ?

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La perception du féminisme en France est souvent négative car elle sous-entend par son suffixe “isme” une sorte d'idéologie, donc une doctrine.

Quelle pourrait être la doctrine de cette idéologie que serait le féminisme ?

Pour certains sujets masculins, les résultats de cette doctrine seraient : prendre la place des hommes, prendre une revenge, dominer, imposer, les réduire en sorte d'esclaves. C'est-à-dire, grossièrement, les traiter comme ils pensent avoir traité les femmes depuis des centaines d'années et pensent continuer à les traiter plus ou moins, même si des progrès ont pu être réalisés. Il est donc évident que ceux qui pensent ainsi reconnaissent implicitement que les femmes n'ont pas la place qui leur revient. C'est évidemment un raisonnement faux, simpliste et caricatural, même si parfois, je m'en contenterais volontiers.

Pour de nombreuses femmes confrontées au féminisme, il semble impossible de se démarquer de l'image renvoyée par les miroirs déformants des religions et mythes : Cet(te) être qui a été ajouté(e) au monde, tiré(e) de la côte d'Adam ne peut égaler le modèle original et unique. La femme : c'est un pis-aller, plein de défauts, une faille, un crapaud, une malfaçon d'où les précautions de toutes sortes prises par les religions. Cet ajout d'ailleurs n'a été nécessaire que pour pallier un manque dans le modèle premier. Et pour faire pardonner cet oubli, ce complément a été pourvu de fantaisie irrésistibles.

(première digression prouvant que le féminisme ne devrait pas exister)

Nos religions/mythes auraient pu imaginer la femme “ébauche de l'homme” ou brouillon. Un premier essai raté et ensuite perfectionné. Mais, cela ne collait pas : la femme ne pouvait être la première sur terre et de ce fait capter la complète attention du fabricant. Donc, l'homme a été réussi du premier coup ou à peu près puisqu'il lui manquait une aide à la reproduction. ( l'homme ne pouvait être le brouillon de la femme, car là le créateur aurait alors dû reconnaître un ratage de taille au départ).

L'homme aurait pu être hermaphrodite comme le pommier par exemple et là c'était le pied.

Remarquons au passage l'humour d'Eve qui a offert une pomme à Adam pour lui rappeler le loupage du designer, et leur crise de fou-rire. (D'où la colère du fabricant, vexé et les mesures de rétorsion visant à faire oublier la faute d'origine et faire porter la responsabilité sur des innocents).

Il y avait d'autres solutions ignorées pour l'humain, mais essayées par ailleurs avec un certain succès dans d'autres fabrications :

  • l'autofécondation comme pour le lombric (là le premier homme n'était pas d'accord et il avait raison compte tenu des problèmes de brassage génétique, ce qui avait été évité chez le pommier qui alterne intelligemment les périodes de maturité de ses deux organes reproducteurs) ;

  • et le modèle crépidule autorisant une première partie de la vie en tant que mâle suivie d'une partie femelle. C'est certainement ce qui était prévu au départ et oublié au façonnage car la crépidule a toutes les caractéristiques opportunistes de l'homme : stratégie de reproduction efficace, faibles exigences écologiques, alimentation peu limitante, absence de prédateurs. Si nous avions été correctement fabriqués, nous serions des crépidules et n'aurions pas à nous inquiéter de l'autre moitié de l'humanité.

    image d'une crépidule, en version femelle, j'imagine (??).

(fin de la première digression).

Je reviens maintenant au féminisme qui n'aurait jamais dû exister comme démontré ci-dessus, d'où la difficulté à l'expliquer. En évoquant cette sorte d'idéologie, on en vient à s'interroger sur les doctrines qui en découlent ou qui la forment. Les doctrines sont des conceptions d'ordre théorique et considérées comme vrai par leurs auteur(e)s, mais considérées comme des utopies par d'autres.

(deuxième digression prouvant que le féminisme n'existe pas)

C'est l'écrivain anglais Thomas More qui est à l'origine du mot utopie (en grec : “en aucun lieu” ) et du genre littéraire qui en découle. Il est intéressant de savoir qu'il avait en tête alors l'ambition d'élargir le champ du possible, contrairement à notre définition d'utopie d'aujourd'hui qui en fait un synonyme d'impossible. Ses écrits intitulés “L'Utopie” datent du début du XVIe siècle.

Il y évoque avec beaucoup de cohérences “un régime politique idéal (qui gouvernerait parfaitement les hommes), une société parfaite (sans injustice par exemple), ou encore une communauté d'individus vivant heureux et en harmonie”, mais dans un lieu qui n'existe pas.

Thomas More est considéré comme l'un des précurseurs du socialisme et il a sa statue devant le Kremlin à Moscou. Mais comme pour illustrer le paradoxe de sa pensée (oeuvre de fiction, mais cohérence du concept), il a été canonisé en 1935 et est, depuis 2000, le saint patron des responsables de gouvernement et des politiques !!!

(fin de la deuxième digression ).

Pour reprendre une fois encore le fil du féminisme, et ses théories, il est donc évident que c'est avant tout une utopie et il faudrait donc à chaque fois que nous disons ou lisons ce mot le remplacer par utopisme en se référant au sens de St Thomas More. Bien qu'en “isme”, la perception de cette notion est différente et rassurante pour tous les détracteurs du féminisme. On oublie la femme et on pense au merveilleux (positif ou négatif) qui est pratiquement impossible. Et par ailleurs, on ne se met pas les religions à dos.

Tout n'est donc qu'une question de vocabulaire.

Soyons utopistes !

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