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Billet de blog 28 novembre 2012

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« État Soudan cède 880 000 hectares de terres labourables ». Centaines de milliers d'hectares acquis par le Qatar et Abu-Dhabi

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Accaparement de terres agricoles ou Land Grabbing

Prises de contrôle de millions d’hectares de terres agricoles dans des pays étrangers, nouveaux défrichements destinés à étendre les terres cultivées, vives inquiétudes à propos de possibles spoliations foncières au détriment des populations locales… autant de façons de rendre compte d’un phénomène en pleine expansion : le Land Grabbing ou accaparement de terres. Face au spectre d’une pénurie de denrées alimentaires et de terres agricoles, divers investisseurs se sont déjà emparé de plusieurs dizaines de millions d’hectares de terres cultivables, principalement dans les pays en développement et plus particulièrement en Afrique. En l’absence de régulation concernant ces transactions, on peut se demander si elles constituent pour les populations locales de véritables opportunités de développement ou, au contraire, de réelles menaces de spoliation et d’appauvrissement.

Les modalités d'acquisition d'actifs agricoles à grande échelle sont peu connues, du fait de leur caractère confidentiel. En effet, les agents économiques concernés – États comme firmes privées – préfèrent travailler dans la discrétion en raison du caractère stratégique et des risques politiques propres à ces opérations : les populations locales pourraient, comme ce fut le cas à Madagascar avec le projet de Daewo, protester vivement, voire renverser le gouvernement en place.

Depuis 2007, les médias se sont largement fait l'écho d'opérations de land grabbing, c'est-à-dire de prises de contrôle de terres agricoles par des investisseurs étrangers, parfois en surmédiatisant certaines d'entre elles – ainsi du projet envisagé en 2008 par l'entreprise sud-coréenne Daewo à Madagascar, qui n'a finalement pas abouti.

Toutefois, en se fondant sur différentes estimations dont celles de l'O.N.U., on peut avancer que 30 millions d'hectares de terres agricoles dans le monde – soit un peu plus que la surface agricole de la France – , dont près de 20 millions situés dans des pays en développement, seraient effectivement passés sous contrôle étranger de 2006 à 2009.

Selon un rapport de la Banque mondiale (septembre 2010), les investisseurs (locaux ou étrangers) auraient manifesté un intérêt pour plus de 40 millions d'hectares de terres agricoles au cours de la seule année 2008, terres situées pour les trois quarts en Afrique subsaharienne.

Plus complexe que ne le laissent souvent paraître les médias, dans la mesure où il concerne non seulement des terres mais également d'autres actifs agricoles (exploitations, usines de transformation des produits alimentaires, etc.), le land grabbing ne constitue pas véritablement un phénomène nouveau – il a été largement pratiqué à l'époque coloniale –, même s'il a connu récemment une nette et brutale accélération. Celle-ci souligne l'importance des préoccupations tant de souveraineté que de sécurité alimentaire qui font que les actifs agricoles, et en particulier les terres, sont devenus une ressource stratégique au même titre que le pétrole ou certains minerais.

http://www.universalis.fr/encyclopedie/land-grabbing-accaparement-de-terres-agricoles/

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