compilation 4 (Incroyable le changement d'humeur de nos Haïkus)
BOURDON DE LA MELANCOLIE
Tout est prêt pour la mort,
ce qui résiste le mieux sur terre,
c'est la tristesse, et ce qui restera
c'est la Parole souveraine.
douceur froide du ciel
la brutalité du maître
écrase le poème
Ma vie c’est un cri
mon écrit c’est une plage
mon pleur une pluie.
Le vent balaie tout
claque hurle gifle crie
les nuits se complètent
l'air se forme
laissant de grands vides
pour remplir les rêves
De vaine à épique
le tempo lent de l'attente
le trouble arrive
La sève dans les arbres
se fige et s'endort __
plus d'encre pour écrire
Les autres grues appellent
Celle qui est blessée ,
Quand les champs à l'automne
Sont friables et tièdes …
Malade , j'écoute leur cri
Le bruit de leurs ailes dorées ,
Venu des nuages bas
Et des broussailles épaisses :
" Il est grand temps de s'envoler
Sur les rivières et les champs ,
Tu ne peux plus chanter déjà
Et tu ne peux plus effacer
D'une main affaiblie
Les larmes de ta joue . "
Le renard roux d'été
s'est transformé en renard blanc d'hiver-
je n'y suis pas arrivée
La pluie un seul jour
et il pleut depuis toujours
en novembre obscur
Les gouttes de pluie
de novembre ont remonté
en l’air sans un bruit.
l'hiver nous laisse sans voix
cultivant des moissons
sur des terres ingrates
Les mots tremblotent
les feuilles grelottent _
la pomme devient gelée
A chaque jour su__
vient un chagrin et plus loin
peut-être un lit doux
C’est lui qu’on préfère,
ce signe entre tous perçu
à l’automne offert.
Vivre au jour le jour
mourir à la nuit la nuit
c'est aimer toujours.